Resilient Pakistan?

Pakistan on a map
Pakistan. Photo: smlp.co.uk/flickr.

ISLAMABAD – Since mid-December, Pakistan has experienced political and economic volatility that is extraordinary even by Pakistani standards. The fragile political structure that began to be erected following the resumption of civilian government in 2008 is now shaking.

A key source of this unrest is Tahirul Qadri, a Toronto-based Muslim cleric who arrived in Lahore in early December. Ten days later, he addressed a mammoth public meeting at the city’s Minar-e-Pakistan grounds, where, a year earlier, the cricketer-turned-politician Imran Khan had launched what he not very appropriately termed a political tsunami.

Les Pakistanais tiennent le cap

Pakistan on a map
Pakistan. Photo: smlp.co.uk/flickr.

ISLAMABAD – Depuis la mi-décembre, le Pakistan traverse une période de volatilité politique et économique extrême, même à l’aune des normes pakistanaises. La fragile structure politique édifiée depuis le retour à un gouvernement civil tremble sur ses bases.

Tahir ul-Qadri, un chef religieux musulman en exil au Canada, arrivé à Lahore début décembre, est l’une des principales raisons de ces troubles. Dix jours après son arrivée, il s’adressait à un rassemblement de plusieurs centaines de milliers de personnes dans le parc où se dresse le Minar-e-Pakistan, et où, un an plus tôt, l’ancien joueur de cricket devenu politicien, Imran Khan, avait initié ce qu’il avait, sans grand à-propos, qualifié de tsunami politique.

Qadri a lancé un ultimatum de 20 jours au gouvernement d’Islamabad, lui demandant de mettre fin à la corruption endémique, de rétablir la Commission électorale et de nommer un gouvernement intérimaire pour superviser les prochaines élections. Ce gouvernement de transition, a-t-il exigé, devrait comprendre des technocrates, des hauts gradés à la retraire et des juges – et pourrait rester en fonction au-delà des 90 jours prévus par la constitution. A moins que le gouvernement convienne de prendre ces mesures, il mènerait une marche d’un million de ses partisans sur la capitale.

Lorsque le gouvernement a refusé de se plier à ses exigences, 50.000 personnes ont pris place à bord de bus et emprunté la célèbre route Grand Trunk Road en direction d’Islamabad, couvrant les quelques 300 kilomètres en 36 heures. Qadri n’a cessé de haranguer les manifestants tout au long du parcours, parsemant généreusement ses discours de métaphores politiques et se comparant à un nouveau Mao Zedong lancé dans un djihad destiné à purger le système et à initier une version pakistanaise du printemps arabe.

Le 10 janvier, alors que Qadri planifiait cette marche, deux attentats suicide, organisés par le groupe extrémiste sunnite interdit Lashkar-e-Jhangvi, ont ciblé la communauté chiite Hazara à Quetta, faisant plus d’une centaine de morts. Les Hazaras ont réagi en faisant des cercueils des victimes un symbole de protestation. Ils les ont aligné dans Alamdaar Street, qui traverse leur communauté, et refusé de les enterrer jusqu’à ce que le gouvernement révoque des responsables locaux ineptes et corrompus, dirigés par un nawab qui passe plus de temps à l’étranger ou à Islamabad qu’à la capitale provinciale. Le gouvernement a cédé et relevé de leurs fonctions le ministre en chef et son cabinet, donnant au gouverneur provincial le soin d’administrer cette province troublée.

Cinq jours plus tard, la Cour Suprême du Pakistan, toujours aussi active, ordonnait l’arrestation du Premier ministre Raja Pervez Ashraf et de 16 autres hauts fonctionnaires accusées comme lui d’avoir touché des pots-de-vin dans l’octroi de contrats illégaux d’approvisionnement en électricité. L’affaire porte sur la période 2008-2011, lorsque Ashraf, à l’époque ministre de l’Eau et de l’Électricité, supervisait des contrats importants de location de générateurs, nécessaires pour suppléer à une pénurie de courant qui entraînerait un manque à gagner allant jusqu’à 5 pour cent du PIB du pays.

Plusieurs rapports, publiés dans la presse et les médias électroniques, ont indiqué que les contrats octroyés par le ministère d’Ashraf impliquaient le versement de commissions. Le ministère des Finances a fait appel à la Banque asiatique de développement (BASD) qui a confirmé que ces transactions avaient donné lieu à des commissions importantes et que de nombreux générateurs en location fournissaient moins d’électricité que promis. La Cour Suprême a pris note des conclusions de la BASD et engagé des poursuites contre Ashraf et d’autres fonctionnaires, dont plusieurs dépendaient du ministère des Finances. Ashraf a démissionné de son poste, pour être plus tard nommé Premier ministre.

Des crises de moindre ampleur auraient auparavant amené l’armée à intervenir, comme en 1958, 1969, 1977 et 1999. En fait, les militaires ont dirigé le Pakistan pendant 33 ans au total depuis l’indépendance en 1947.

Mais cette fois-ci, les soldats sont restés dans leurs baraquements, pour la simple raison qu’une population sur le qui-vive, une société civile active et des médias libres et énergiques ne toléreraient pas une nouvelle incursion de l’armée sur la scène politique. Après presque cinq ans d’un État de droit démocratique, le Pakistan est sur le point d’établir un ordre politique durable et représentatif. Même si le gouvernement est loin d’être intègre et efficace, les citoyens semblent avoir trouvé un réconfort dans l’idée qu’en coopérant, les Pakistanais trouveront une  issue à la situation désastreuse dans laquelle se trouve leur pays.

Dans la soirée du 16 janvier, une réunion de la plupart des partis d’opposition à Lahore a rejeté les exigences de Qadri, tout en demandant au gouvernement de tenir le cap jusqu’aux prochaines élections. Un jour plus tard, le gouvernement a trouvé une formule qui a permis aux protagonistes de sauver la face et de renvoyer Qadri – et surtout, ses partisans – chez eux, en promettant que la Commission électorale aura du temps pour déterminer l’éligibilité des candidats selon les dispositions constitutionnelles pertinentes. Ainsi, l’arrivé de Qadri au Pakistan et son intense militantisme politique auront véritablement servi un objectif : il a renforcé la foi des Pakistanais en un système qu’ils sont en train de construire.

Traduit de l’anglais par Julia Gallin

Copyright Project Syndicate

Shahid Javed Burki, ancien ministre des Finances du Pakistan et ancien vice-président de la Banque mondiale, est actuellement président de l’Institut d’administration publique de Lahore.

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أوباما وسَنة إيران

Sailors from USS Kidd assist an Iranian-flagged fishing dhow
Sailors from USS Kidd assist an Iranian-flagged fishing dhow. Official U.S. Navy Imagery/flickr.

برينستون ــ مع بداية الولاية الرئاسية الثانية للرئيس الأميركي باراك أوباما، سوف يكون لزاماً عليه أن يكرس قدراً كبيراً من اهتمامه للتوصل إلى كيفية إعادة النظام إلى البيت المالي الأميركي. ولكن قضايا السياسة الخارجية تلوح أيضاً ضخمة في الأفق، وبرغم الصراع الدائر في سوريا واحتمالات انتشار الحرب عبر منطقة الساحل في أفريقيا، فإن الإجماع في واشنطن هو أن 2013 سوف يكون “عام القرار” بالنسبة للمسألة الإيرانية.

لقد بدأ أوباما إدارته الأولى بعرض التعامل مع الجمهورية الإسلامية؛ كما قدمه بشكل تاريخي في خطاب تنصيبه الأول في عام 2009 عندما قال: “سوف نمد يدنا إذا كنتم على استعداد لبسط يدكم أولا”. كما أكد أوباما على هذا الالتزام، ولو بشكل غير مباشر في خطاب تنصيبه الثاني: “سوف نظهر شجاعتنا في محاولة حل خلافاتنا مع الدول الأخرى سلميا ــ ليس لأننا غافلون عن المخاطر التي نواجهها، بل لأن الصدام من الممكن أن يرفع من مستوى الشكوك والمخاوف ويجعلها دائمة.

وكما أشار مؤخراً الباحث والناشط الأميركي حسين إبيش، فقد عين أوباما حكومة مصممة لمنحه أكبر قدر ممكن من حرية المناورة للتفاوض على صفقة مع إيران. وبشكل خاص، فإن تعيين محاربين قديمين في منصبي وزير الخارجية ووزير الدفاع من شأنه أن يزوده بغطاء سياسي محلي بالغ الأهمية للاتفاق الذي سوف يتطلب حتماً رفع العقوبات المفروضة على إيران، فضلاً عن الاعتراف بحقها في تخصيب اليورانيوم بمستويات منخفضة من التركيز. ولابد أن يكون في هذا إشارة إلى حكام إيران ليس فقط بأن الولايات المتحدة جادة في التوصل إلى اتفاق، بل وأيضاً أن ما تقدمه الولايات المتحدة في إطار هذا الاتفاق من المرجح أن يكون أفضل صفقة يمكنهم الحصول عليها على الإطلاق.

نجحت إدارة أوباما في جمع تحالف غير عادي بين عدد من الدول لفرض عقوبات اقتصادية تخلف تأثيراً ملموسا على أسعار السلع ومدى إتاحتها في إيران بل وحتى على قدرة مؤسسات قوية، مثل  الحرس الثوري، على مزاولة أي عمل تجاري.

بيد أن التحالفات لا تدوم إلى الأبد، وكثيراً ما تخلف العقوبات تأثيراً مؤلماً في الاتجاهين، فتضر بمصالح المشترين وأيضاً البائعين. فقد وافقت دول مثل كوريا الجنوبية واليابان على تقليص وارداتها من النفط الإيراني على مضض؛ ونادراً ما تلعب دول مثل الصين وروسيا بنزاهة فيما يتصل بالعقوبات في المقام الأول.

وفضلاً عن ذلك، لا يستطيع أوباما أن يهدد بشكل متكرر بأن “كل الخيارات مطروحة على الطاولة” دون أن يفقد مصداقيته مع الإيرانيين ودول أخرى في منطقة الشرق الأوسط. وكما تشير سوزانا مالوني خبيرة السياسة الخارجية في معهد بروكنجز، فإن بعض البلدان في المنطقة وخارجها تشعر بالغضب بالفعل إزاء الافتقار إلى الزعامة الأميركية فيما يتصل بسوريا. وإذا قررت الولايات المتحدة منح المفاوضات محاولة أخرى جادة (تقديم عرض يتمتع بالمصداقية وإبداء استعداد حقيقي للتفاوض)، ولكن عَرضها رُفِض ولم تفعل شيئا، فإنها بذلك تعلن نفسها عملياً نمراً من ورق. وإذا حدث ذلك فإن تحالف العقوبات من المرجح أن يتفكك وسط خسارة أوسع نطاقاً للثقة في قدرة الولايات المتحدة على حمل لواء القيادة.

وبالتالي فقد وضعت الولايات المتحدة نفسها في الزاوية. ومؤخراً ساق مستشار الأمن القومي الأميركي السابق زبجنيو بريجنسكي حججاً قوية ضد العمل العسكري، مقترحاً بدلاً من ذلك استراتيجية تقضي باستمرار العقوبات وتوسيع نطاق الردع. وكمثل سياسة الولايات المتحدة في التعامل مع الكتلة السوفييتية أثناء الحرب الباردة، “فإن التهديد العسكري الإيراني الموجه ضد إسرائيل أو أي دولة حليفة للولايات المتحدة في منطقة الشرق الأوسط من المفترض أن يُعامَل وكأنه تهديد مباشر موجه للولايات المتحدة ذاتها ومن شأنه أن يعجل باستجابة أميركية تتناسب معه”.

وأستطيع بكل تأكيد أن أدرك الحكمة في نهج بريجنسكي. ولكن أوباما قطع مع الولايات المتحدة وحلفائها شوطاً طويلاً للغاية على المسار الحالي. وعلاوة على هذا فإن بريجنسكي ينسى أن عزم أوباما على منع إيران من الحصول على السلاح النووي لا ينبع من مخاوفه بشأن أمن إسرائيل أو استقرار الأوضاع في الشرق الأوسط الكبير فحسب.

فقد ألزم أوباما نفسه مراراً وتكراراً بهدف تحويل العالم في اتجاه “الصفر العالمي” ــ عالم خال من الأسلحة النووية. وهو يعتقد (كما فعل وزيرا الخارجية السابقان هنري كيسنجر، وجورج شولتز، ووزير الدفاع السابق ويليام بيري، وعضو مجلس الشيوخ السابق سام نان) أنه ما لم يجد العالم سبيلاً إلى الحياة دون أسلحة نووية، فإننا سوف نجد أنفسنا في نظام دولي حيث تمتلك ثلاثين إلى خمسين دولة أسلحة نووية، وهو ما من شأنه أن يؤدي إلى رفع المخاطر المتمثلة في احتمالات إطلاق قنبلة نووية عن طريق الخطأ أو بشكل متعمد إلى مستويات غير مقبولة. وقد تبدو محاولات إقناع القوى العظمى بإزالة ترساناتها النووية ضرباً من ضروب الخيال السياسي تماماً كمثل محاولات تمرير تشريعات خاصة بالسيطرة على الأسلحة النارية عبر الكونجرس الأميركي، ولكن فيما يتصل بهذه القضية أيضاً أوضح أوباما أنه على استعداد للمحاولة.

ومهما بلغت منطقية أو جاذبية سياسة الاحتواء، فإن التزام أوباما بتحقيق هدف إخلاء العالم من الأسلحة النووية كجزء من إرثه يعني ضمناً أنه لن يسمح لدولة أخرى بالحصول على سلاح نووي في عهده، كما سمح أسلافه للهند وإسرائيل وكوريا الشمالية وباكستان بالحصول عليها. وبالتالي فإن الرهان مرتفع للغاية بالنسبة لكل من الولايات المتحدة وإيران.

وتُحسِن الدول الأخرى صنعاً بألا تستخف بعزيمة أوباما؛ ويتعين على الحكومات التي تقيم علاقات مع إيران أن تؤكد على أن وقت إبرام الصفقة قد حان الآن. ومن الممكن أن تلعب دول مثل تركيا والبرازيل (وربما الهند ومصر) دوراً مفيداً من خلال ابتكار سبل تحفظ للإيرانيين ماء وجههم في تلبية مطالب المجتمع الدولي؛ فضلاً عن إيجاد بدائل أطول أجلاً لتخصيب الوقود وتتوافق مع الحد من التهديد النووي العالمي. وبدورهم، يتعين على حلفاء أميركا أن يكونوا على استعداد لتوحيد الصفوف معها فيما يتصل برسم الخطوط العريضة للاتفاق أو توجيه ضربة عسكرية.

إن فن الحكم وإدارة الدولة ليس الاختيار بين الحرب والدبلوماسية وكأن كلاً من الخيارين يمثل بديلاً قائماً بذاته، بل فهم كيفية المواءمة بين الخيارين. وفي حالة سوريا، دعا الغرب بشكل متكرر إلى الدبلوماسية في حين استبعد أي عمل عسكري، وبالطبع كانت النتائج سيئة. ولن ترتكب الولايات المتحدة نفس الخطأ مع إيران.

ترجمة: مايسة كامل          Translated by: Maysa Kamel

Copyright Project Syndicate

آن ماري سلوتر مديرة التخطيط لدى وزارة الخارجية الأميركية سابقا (2009-2011)، وأستاذة السياسة والشؤون الدولة في جامعة برينستون.

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Israel’s Right to Defend Itself: Implications on Regional Security and US Interests


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El año de Irán de Obama

Sailors from USS Kidd assist an Iranian-flagged fishing dhow
Sailors from USS Kidd assist an Iranian-flagged fishing dhow. Official U.S. Navy Imagery/flickr.

PRINCETON – Ahora que el presidente estadounidense Barack Obama inicia su segundo mandato, él tendrá que dedicar gran parte de su atención a dilucidar la forma cómo poner en orden las finanzas internas de Estados Unidos. Sin embargo, los asuntos de política exterior también cobran gran importancia, y a pesar del actual conflicto en Siria y de la posible propagación de la guerra a lo largo de región Sahel de África, el consenso en Washington es que el año 2013 será el “año que se tome la decisión” sobre Irán.

Obama comenzó su primer mandato ofreciendo relacionarse con esta República Islámica, como él lo expresó memorablemente en su primer discurso inaugural del año 2009, “nosotros extenderemos una mano si estáis dispuestos a abrir vuestro puño”. Repitió ese compromiso, aunque de manera mucho más indirecta, en su segundo discurso inaugural: “vamos a mostrar el coraje para tratar de resolver nuestras diferencias con otras naciones de forma pacífica – no porque seamos ingenuos acerca de los peligros que enfrentamos, sino porque el compromiso puede levantar las sospechas y el miedo de manera más duradera”.

Como el erudito y activista Hussein Ibish sostuvo recientemente (recently argued), Obama ha nombrado un gabinete diseñado con el fin de proporcionarle el máximo espacio para negociar un acuerdo con Irán. En especial, el nombramiento de veteranos militares como Secretario de Estado y Secretario de Defensa le proporcionará una valiosa cobertura nacional para un acuerdo político, mismo que inevitablemente requiere del levantamiento de las sanciones contra Irán y casi con seguridad del reconocimiento de su derecho a enriquecer uranio en un nivel bajo de concentración. Esto debiese ser visto por los gobernantes de Irán no sólo como una señal de que EE.UU. actúa con seriedad con relación a un acuerdo, sino también como una señal de que todo lo que EE.UU. ofrece, probablemente, sea la mejor oferta que dichos gobernantes puedan llegar a conseguir.

La administración Obama ha reunido una extraordinaria coalición de países para imponer sanciones económicas que están teniendo un efecto demostrable sobre el precio y la disponibilidad de bienes en Irán y sobre la capacidad que tienen las instituciones para realizar negocios, inclusive la de instituciones poderosas como ser la Guardia Revolucionaria.

Pero las coaliciones no se mantienen unidas por siempre, y el dolor de las sanciones causa daño con frecuencia en ambos lados, tanto a los compradores como a los vendedores. Países como Corea del Sur y Japón, por ejemplo, han recortado sus importaciones de petróleo de Irán de manera reticente; países como China y Rusia sólo de forma rara aplican sanciones como primera opción.

Además, Obama puede amenazar con que “todas las opciones están sobre la mesa” sólo una cantidad determinado de veces sin que pierda credibilidad con los iraníes y con otros países de Oriente Medio. Como Suzanne Maloney, experta en política exterior de Brookings Institution señala (points out) los países de la región y aún los que se encuentra fuera de ella, ya se encuentran consternados por la falta de liderazgo de EE.UU. en cuanto a Siria. Si EE.UU. hace un intento serio con relación a las negociaciones (realiza una oferta creíble y muestra voluntad verdadera para llegar a compromisos), dicho intento es rechazado y luego no hace nada, en la práctica se declarará como inútil. Lo más probable es que en dicho momento la coalición formada para aplicar sanciones se desintegre en medio de una pérdida de confianza en el liderazgo de EE.UU. mucho más amplia.

Por lo tanto, EE.UU se ha encerrado en un callejón sin salida. El ex asesor de seguridad nacional de EE.UU., Zbigniew Brzezinski, recientemente argumentó (recently argued) de manera enérgica en contra de la acción militar, proponiendo, en cambio, una estrategia que continuaría con las sanciones y ampliaría la disuasión. Al igual que la política de EE.UU. hacia el bloque soviético durante la Guerra Fría, “una amenaza militar iraní dirigida a Israel o cualquier otro amigo de EE.UU. en Oriente Medio sería tratada como si fuese dirigida a Estados Unidos y precipitaría una respuesta acorde de EE.UU.”.

Ciertamente puedo ver la sabiduría en el enfoque de Brzezinski. Sin embargo, Obama llevó demasiado lejos a EE.UU. y a sus aliados por el camino actual. Por otra parte, y de manera crucial, Brzezinski se olvida de que la determinación de Obama en cuanto a impedir que Irán adquiera un arma nuclear no proviene sólo de su preocupación por la seguridad de Israel o la estabilidad de un Medio Oriente más amplio.

Obama se ha comprometido en repetidas ocasiones a lograr la meta de que el mundo se vuelque en la dirección de la iniciativa denominada como “cero global” (“global zero” ) –  es decir, un mundo sin armas nucleares. Él cree (al igual que los ex secretarios de Estado Henry Kissinger y George Shultz, el ex secretario de Defensa William Perry, y el ex senador Sam Nunn) que a menos que el mundo encuentra una manera de vivir sin armas nucleares, nos encontraremos en un sistema internacional en el cual 30 a 50 Estados las posean dichas armas nucleares, y consecuentemente se aumente, a un nivel inaceptablemente alto, el riesgo de un lanzamiento accidental o deliberad. Convencer a las grandes potencias para que eliminen sus arsenales nucleares puede parecer tan políticamente extravagante como lo es impulsar legislación de control de armas en el Congreso de EE.UU., pero en lo que se refiere a dicho asunto, Obama también ha dejado en claro que está dispuesto a intentar.

A pesar de que una política de contención podría ser lógica o atractiva, el compromiso de Obama en cuanto a lograr la desnuclearización global como parte de su legado implica que no va a permitir que otro país adquiriera un arma nuclear durante su mandato, al contrario de lo que hicieron sus predecesores, quienes permitieron que India, Israel, Corea del Norte, y Pakistán las adquirieran. Por lo tanto, lo que se arriesga tanto en EE.UU. como en Irán es de mucha importancia.

Otros países lo harían bien si no subestiman la determinación de Obama; los gobiernos que tienen relaciones con Irán deberían hacer hincapié sobre que el momento para llegar a un acuerdo es el actual. Y, países como Turquía y Brasil (y quizás también India y Egipto) podrían desempeñar un papel útil en la elaboración de maneras en las cuales los iraníes salven su orgullo con el fin de satisfacer las demandas de la comunidad internacional, así como en la elaboración de alternativas a más largo plazo para el enriquecimiento de combustible que sean consistentes con la reducción de la amenaza nuclear global. Los aliados de Estados Unidos, a su vez, deben estar preparados para cerrar filas y apoyar a EE.UU. tanto en las líneas generales de un acuerdo como en su disposición de atacar militarmente.

The art of statecraft is not to choose between war and diplomacy as if they were mutually exclusive alternatives, but to understand how they fit together. In the case of Syria, the West has repeatedly called for diplomacy while ruling out any military action, with predictably bad results. The US will not make that mistake with Iran.

El arte del arte de gobernar no es elegir entre la guerra y la diplomacia como si fueran alternativas mutuamente excluyentes, sino entender cómo dichas alternativas encajan entre sí. En el caso de Siria, Occidente ha pedido en repetidas ocasiones acciones diplomáticas al mismo tiempo que descartaba una acción militar, con resultados previsiblemente malos. EE.UU. no va a cometer el mismo error con el Irán.

Traducido del inglés por Rocío L. Barrientos.

Copyright Project Syndicate

Anne-Marie Slaughter, ex directora de Planificación de Políticas en el Departamento de Estado de los Estados Unidos (2009-2011), es profesora de Política y Asuntos Internacionales en la Universidad de Princeton.

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L’année iranienne d’Obama

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Sailors from USS Kidd assist an Iranian-flagged fishing dhow. Official U.S. Navy Imagery/flickr.

PRINCETON – A l’heure où le président américain Barack Obama entame son second mandat, il devra consacrer une grande part de son temps à remettre en ordre les finances américaines. Mais les questions de politique étrangère occupent aussi une place très importante, et en dépit du conflit syrien et du risque d’une propagation de la guerre dans la région africaine du sahel, le consensus à Washington est que 2013 sera une « année décisive » concernant l’Iran.Obama a débuté son premier mandat en proposant de réengager le dialogue avec la République Islamique ; on se souvient de sa déclaration à l’occasion de son premier discours inaugural en 2009 : « Notre main vous est tendue si vous êtes prêts à desserrer les poings. » Il a répété cet engagement, mais par circonvolutions, dans son second discours inaugural : « Nous aurons le courage de tenter de résoudre les différends qui nous opposent aux autres nations de manière pacifique – non parce que nous n’avons pas conscience des dangers qui nous menacent, mais parce que le dialogue est plus fort que la suspicion et la peur. »Comme l’a récemment souligné l’intellectuel et activiste Hussein Ibish, Obama s’est entouré d’un cabinet qui lui laissera un maximum de marge de négociation avec l’Iran. En particulier, la nomination de vétérans de guerre aux postes de secrétaire d’état et secrétaire à la défense lui assure un précieux soutien pour un accord qui impliquerait inévitablement de lever les sanctions contre l’Iran et presque certainement de reconnaître son droit à l’uranium enrichi à un faible degré de concentration. Cela devrait permettre de convaincre les dirigeants iraniens de la détermination américaine à parvenir à cet accord, mais aussi que quoique puisse proposer les Etats-Unis, ce sera probablement leur meilleure offre.

L’administration Obama est parvenue à constituer une extraordinaire coalition de pays pour imposer les sanctions économiques qui ont un effet évident sur le prix et l’approvisionnement des biens en Iran et sur les possibilités, y compris pour les puissantes institutions comme les Gardes de la révolution, de faire des affaires.

Mais les coalitions ne sont pas éternelles, et le fardeau des sanctions est souvent une arme à double tranchant, frappant autant les acheteurs que les vendeurs. Des pays comme la Corée du Sud et le Japon, par exemple, n’ont interrompu leurs importations de pétrole iranien qu’avec réticence; et il est rare que des pays comme la Chine ou la Russie jouent vraiment franc-jeu en matière de sanctions.

En outre, Obama ne peut indéfiniment brandir comme une menace que « toutes les options sont sur la table » sans finir par se décrédibiliser aux yeux des Iraniens et des autres pays du Moyen-Orient. Ainsi que le précise la spécialiste de politique étrangère Suzanne Maloney, de l’Institution Brookings, les pays de la région et au-delà sont déjà atterrés par l’absence de leadership américain concernant la Syrie. Si les Etats-Unis sont prêts à redonner une réelle chance à la négociation (une offre crédible et une volonté affirmée de dialogue), qu’ils sont rabroués, et qu’ils ne réagissent pas, ils pourront alors réellement se considérer comme un tigre de papier. A ce stade, il est probable que la coalition pro-sanctions se désintègrera tout comme la confiance dans le leadership américain.

Les Etats-Unis se sont donc mis dans une impasse. L’ancien conseiller américain à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski s’est récemment déclaré fortement opposé à une action militaire, prônant plutôt une stratégie qui maintiendrait les sanctions et prolongerait la dissuasion. Tout comme la politique américaine envers le bloc soviétique pendant la période de la guerre froide, « une menace militaire iranienne contre Israël ou contre tout autre ami des Américains au Moyen-Orient serait considérée comme directement dirigée contre les Etats-Unis et précipiterait immanquablement une réponse américaine proportionnelle. »

Je peux tout à fait comprendre la logique de Brzezinski. Mais Obama s’est engagé et a engagé ses alliés bien trop loin dans la voie actuelle. En outre, et surtout, Brzezinski oublie que la sécurité d’Israël ou la stabilité de la région ne sont pas les seules raisons qui expliquent la détermination d’Obama à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.

Obama s’est engagé à maintes reprises à faire basculer le monde vers le « zéro global »  – un monde sans armes nucléaires. Il est convaincu (tout comme les anciens secrétaires d’état Henry Kissinger et George Shultz, l’ancien secrétaire à la défense William Perry, et l’ancien sénateur Sam Nunn,) qu’à moins de trouver un moyen de vivre dans un monde sans arme nucléaire, nous nous retrouverons dans un système international dans lequel 30 à 50 états la posséderaient, augmentant le risque d’un tir accidentel ou délibéré à un niveau inacceptable. Convaincre les grandes puissances d’éliminer leur arsenal nucléaire pourrait sembler aussi politiquement irréaliste que de faire passer une loi sur le contrôle des armes au Congrès américain, mais sur cette question aussi, Obama a clairement fait savoir qu’il était disposé à essayer.

Quel que soit le degré de logique ou d’attrait d’une politique d’endiguement, la détermination d’Obama à laisser en héritage une dénucléarisation globale implique qu’il ne permettra à aucun autre pays d’acquérir l’arme nucléaire tant qu’il sera aux fonctions, contrairement à ses prédécesseurs qui l’ont autorisé pour l’Inde, la Corée du Sud, et le Pakistan. Les enjeux sont donc considérables, tant pour les Etats-Unis que pour l’Iran.

D’autres pays feraient bien de ne pas sous-estimer la détermination d’Obama ; les gouvernements qui entretiennent des relations avec l’Iran devraient insister sur la nécessité de négocier un accord. Et les pays comme la Turquie et le Brésil (et peut-être aussi l’Inde et l’Egypte) pourraient jouer un rôle utile en concevant un moyen pour que les Iraniens ne perdent pas la face en acceptant les exigences de la communauté internationale, ainsi que des alternatives à long terme pour l’enrichissement du combustible dans le respect du principe de réduction de la menace nucléaire globale. Les alliés de l’Amérique, en retour, doivent tous être préparés à accepter les principes généraux de cet accord et celui d’une frappe militaire.

L’art politique ne consiste pas à choisir entre la guerre et la diplomatie comme s’il s’agissait de deux alternatives mutuellement exclusives, mais de comprendre comment elles s’accordent. Dans le cas de la Syrie, l’Occident en a appelé à maintes reprises à la diplomatie, tout en éliminant toute idée d’action militaire, sans résultat probant comme l’on pouvait s’en douter. Les Etats-Unis ne commettront pas cette erreur avec l’Iran.

Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats

Copyright Project Syndicate

Anne-Marie Slaughter, ancienne directrice de la planification au Département d’état américain (2009-2011), est professeure de sciences politiques et affaires internationales à l’université Princeton.

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