Global Zero at Ground Zero

Nuclear bomb explosion (montage)
Nuclear bomb explosion (montage). Image: Madison Guy/flicker.

MADRID – Since its launch in December 2008, Global Zero, the vision of a world without nuclear weapons, has run up against some formidable challenges. One is related to the readiness of the two major nuclear powers, Russia and the United States, to move from the stockpile reductions to which they agreed in the New START treaty to complete elimination of their nuclear arsenals. Others concern smaller nuclear powers’ willingness to go along, and whether reliable inspection, verification, and enforcement systems can be put in place.

But these issues are not the real problem. Although Russia and the US possess roughly 90% of the world’s nuclear warheads, their nuclear capabilities are less of a threat than is the danger of proliferation. It is this fear of a fast-growing number of nuclear-armed states, not the fine balancing of the US and Russian nuclear arsenals, that the case for Global Zero must address. Indeed, addressing the underlying security concerns that fuel nuclear competition in regional trouble spots is more important to the credibility of Global Zero’s goal of “a world without nuclear weapons” than is encouraging exemplary behavior by the two major nuclear powers.

After all, North Korea, India, Pakistan, Iran, and Israel might not be particularly impressed by a reduction in the US and Russian nuclear-weapons stockpiles from gross overkill to merely mild overkill. There is a stark lack of synchrony between the (admittedly qualified) improvement in the two major nuclear powers’ bilateral relations and conditions in volatile regions around the world.

Les défis de Global Zero

Nuclear bomb explosion (montage)
Nuclear bomb explosion (montage). Image: Madison Guy/flicker.

MADRID – Depuis son lancement en décembre 2008, le mouvement Global Zero, en faveur d’un monde sans arme nucléaire, fait face à un certain nombre de difficultés considérables. L’un de ces défis est celui de la volonté des deux premières puissances nucléaires, la Russie et les États-Unis, de passer des réductions de stock convenues par les deux pays dans le cadre du traité New STARTà une élimination complète de leur arsenal atomique. D’autres préoccupations concernent l’intention de la part de puissances nucléaires moindres de rejoindre cette démarche, et la possibilité de mettre en place des systèmes fiables d’inspection, de vérification et de contrainte.

Pour autant, ces problématiques ne constituent pas le véritable problème. Bien que la Russie et les États-Unis aient en leur possession près de 90% des têtes nucléaires que compte notre planète, leur capacité nucléaire représente une menace bien moindre que celle d’un risque de prolifération. C’est bel et bien la crainte d’une multiplication rapide du nombre d’États détenteurs de l’arme atomique, et non la question de l’équilibre adéquat des arsenaux nucléaires des États-Unis et de la Russie, qui constitue une priorité pour Global Zero. En effet, l’appréhension d’un certain nombre de questions sous-jacentes en matière de sécurité, génératrices d’une concurrence nucléaire dans plusieurs régions troublées, est plus importante pour la crédibilité de cet objectif de Global Zero qu’est la formule « une planète sans arme atomique » que ne le sont les encouragements en faveur d’un comportement exemplaire de la part des deux plus grandes puissances nucléaires.

Après tout, il est tout à fait possible que la Corée du Nord, l’Inde, le Pakistan, l’Iran et Israël ne soient pas particulièrement impressionnés par une réduction des stocks d’armes nucléaires russes et américaines d’un niveau d’arsenal maximum à un simple niveau d’arsenal mesuré. Il y a là un manque évident de synchronisation entre l’amélioration (à juste titre qualifiée comme telle) des relations bilatérales entre les deux puissances nucléaires majeures et le contexte observé autour du monde dans un certain nombre de régions instables.

Cet distorsion est voué à influer de manière négative sur les démarches de désarmement nucléaire aujourd’hui à l’œuvre, dans la mesure où l’attrait de ces États pour l’armement atomique traduit bien plus qu’une simple quête vers le prestige ou la stature ; il correspond à une volonté de contrer la supériorité conventionnelle de voisins hostiles – ou, comme c’est le cas pour l’Iran ou la Corée du Nord, des États-Unis eux-mêmes.

Considérons le Pakistan. Ses défaites répétées dans le cadre de guerres conventionnelles face à son ennemi juré, l’Inde, ont constitué le catalyseur de la volonté d’un pays « prêt à se nourrir d’herbe », selon la célèbre formule de Zulfikar Ali Bhutto, afin de contrer la supériorité conventionnelle et la capacité nucléaire de l’Inde. Aujourd’hui, le Pakistan possède plus de têtes nucléaires que l’Inde. Pour espérer atteindre le fameux zéro dans cette région, le conflit concernant le Cachemire doit être résolu, et l’Inde ne doit plus être perçue comme une menace par le Pakistan.

Ironiquement, le cas de la Russie est peu différent de celui du Pakistan, de l’Iran ou de la Corée du Sud. En dépit des progrès indéniables réalisés jusqu’à présent dans le cadre des pourparlers entre Russie et États-Unis en matière atomique, l’objectif de minimisation, sans même évoquer l’élimination, de l’armement nucléaire de la Russie dépendra de la volonté du pays de traiter une question clé pour le Kremlin en matière de sécurité : la question de son infériorité militaire conventionnelle par rapport à l’Ouest.

Dans le même temps, la véritable angoisse existentielle d’Israël, peut-être exagérée, contribue à expliquer l’opacité de sa stratégie nucléaire. Le point de vue dominant en Israël consiste à considérer que le pays est entouré de menaces non-atomiques considérables, et dangereusement affaibli par la piètre capacité intérieure du pays à résister dans la durée à une guerre conventionnelle. Israël, qui à l’été 2006 avait invité un million de ses citoyens à se réfugier dans des abris souterrains pour échapper à une frappe balistique massive conduite par un agent non-étatique, le Hezbollah, est aujourd’hui confronté à un « Réveil islamique » qu’il lui est impossible de comprendre pleinement, et qui s’accompagne d’une aggravation inquiétante de son environnement stratégique.

Israël ne peut non plus ignorer le triste passé du Moyen-Orient, unique région du monde où ont été utilisées des armes chimiques et biologiques depuis la Seconde Guerre mondiale. L’Iraq y a en effet recouru contre l’Iran dans les années 1980, ou encore contre ses propres ressortissants kurdes, et l’Égypte dans les années 1960 au Yémen.

La démarche du désarmement nucléaire pourrait néanmoins progresser en décembre prochain, mois au cours duquel se tiendra à Helsinki la conférence pour l’établissement d’une « Zone exempte d’armes atomiques et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient » (à laquelle on peut espérer qu’assisteront tous les États de la région y compris Israël et l’Iran). Cette initiative devra néanmoins éviter un certain nombre de raccourcis constitutifs d’impasses. La position arabe, par exemple, qui entend traiter le statut nucléaire d’Israël hors du contexte sécuritaire de la région, est vouée à entraîner l’échec de la démarche.

La conférence a plutôt besoin d’entamer un dialogue réunissant toutes les parties prenantes sur la question de leurs préoccupations en matière de sécurité. La leçon à tirer au Moyen-Orient de la réduction conjointe des stocks nucléaires américains et russes n’est autre que le fait qu’un désarmement véritable n’est possible que s’il est précédé d’une amélioration des relations entre les États. Un enseignement qui vaut également pour cinq autres régions du monde – Amérique latine, Pacifique Sud, Asie du Sud-Est, Asie centrale et Afrique – qui ont ratifié des traités établissant des zones exemptes d’armes atomiques.

Israël doit comprendre que sa stratégie nucléaire ne pourra durer éternellement, et que la remise en cause par l’Iran de son prétendu monopole nucléaire est une obsession qui n’appartient pas uniquement aux dirigeants iraniens. Un Moyen-Orient vierge de tout armement nucléaire est très certainement préférable à une région comptant deux ou trois États détenteurs de l’arme atomique. Les pays arabes doivent quant à eux comprendre que tant qu’ils n’auront pas normalisé leurs relations avec Israël, une démarche d’engagement efficace auprès de ce pays sur des questions aussi vitales demeurera impossible. La paix et la dénucléarisation régionale doivent s’accomplir main dans la main.

Nul n’aurait pu reprocher à Shimon Peres, alors premier ministre israélien, l’opacité de ses propos lorsqu’il déclara, en décembre 1995, que si la paix lui était offerte, Israël serait « prêt à renoncer à l’atome. » En revanche, le chef du gouvernement actuel, Benyamin Netanyahou, ne saurait jouer sur deux terrains, conditionnant le désarmement nucléaire à la paix, tout en faisant tout son possible pour retarder le processus de paix.

Traduit de l’anglais par Martin Morel

Copyright Project Syndicate


Shlomo Ben Ami, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, occupe aujourd’hui le poste de vice-président du Centre international de Tolède pour la paix. Il est l’auteur de Scars of War, Wounds of Peace: The Israeli-Arab Tragedy (Cicatrices de guerre, blessures de paix : La tragédie israélo-arabe, ndt).

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The Next Arms Race

Israel: Possible Military Strike Against Iran’s Nuclear Facilities

The North Korean Nuclear Issue: Between Containment and Dialogue


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The Drone in the Desert

Military drone
Military drone. Image by CliffStreetPhotography/flickr.

TEL AVIV – A drone recently penetrated Israel’s airspace from the Mediterranean. It was allowed to fly for about half an hour over southern Israel before being shot down by the Israeli air force over a sparsely populated area. It is still not known who dispatched the drone and from where, but it is now assumed that it was launched from Lebanon, either by Hezbollah, acting in Iran’s service, or by forces of the Iranian regime itself.

If that is indeed the case, the episode should not be regarded as yet another incident in a region fraught by conflict and violence. On the contrary, it is a significant window into the arena in which the conflict over the future of Iran’s nuclear program is being waged.

Several developments and forces are now shaping this arena. One is Israeli Prime Minister Binyamin Netanyahu’s decision, announced in his speech to the United Nations General Assembly last month, to suspend his threat to launch unilateral military action against Iran’s nuclear installations. He has said that Israel will give the US and the rest of the international community an opportunity to stop Iran’s progress through other means by the spring or early summer of 2013.

Un drone dans le désert

Military drone
Military drone. Image by CliffStreetPhotography/flickr

TEL AVIV – Un drone a récemment pénétré l’espace aérien israélien depuis la Méditerranée. Il a pu survoler pendant environ une demi-heure la région sud du pays avant d’être abattu par l’armée de l’air israélienne au-dessus d’une zone peu habitée. On ne sait toujours pas qui a envoyé ce drone et d’où il est parti, mais on pense qu’il a été lancé depuis le Liban, soit par le Hezbollah, agissant pour le compte de l’Iran, soit par le régime iranien lui-même.

Si cela devait se vérifier, cet épisode ne devrait pas être considéré comme un incident de plus dans une région accablée par les conflits et la violence. Au contraire, c’est une fenêtre ouverte sur l’arène dans laquelle se joue le conflit autour du futur programme nucléaire de l’Iran.

Plusieurs développements et différentes forces façonnent désormais cette arène ; d’une part, la décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, annoncée dans un discours prononcé lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies le mois dernier, de suspendre sa menace de mener une attaque militaire unilatérale contre les installations nucléaires de l’Iran. Il a déclaré qu’Israël donnerait aux Etats-Unis et à la communauté internationale une chance de mettre un terme aux progrès iraniens par d’autres moyens jusqu’au printemps ou début de l’été 2013.

L’autre facteur est l’élection présidentielle américaine. Le succès de l’adversaire Républicain Mitt Romney lors du premier débat améliore ses chances ainsi que la perspective de l’arrivée d’une nouvelle administration avant que des décisions majeures soient prises au sujet de la question nucléaire iranienne.

En Iran, le régime persévère, mais est visiblement malmené par une crise économique (principalement due aux sanctions internationales), des manifestations populaires, et des querelles internes – ce qui le rend plus belliqueux. Après avoir entendu, plusieurs mois durant, le discours de guerre d’Israël (et des Etats-Unis, dans une certaine mesure), le régime a fini par exprimer sa propre menace grandiloquente, par principe et pour défendre la fierté d’un régime qui se considère l’héritier de la glorieuse tradition impériale de la Perse.

Divers porte-paroles iraniens ont commencé à menacer Israël non seulement d’une réponse massive à quelque attaque potentielle, mais aussi d’une attaque préventive. Ils ont déclaré qu’Israël ne serait pas seulement puni ; il serait anéanti.

Cette position s’est accompagnée d’un renforcement de la participation militaire iranienne dans la guerre civile syrienne, dont son mandataire libanais, le Hezbollah, se fait l’écho. Depuis quelque temps déjà, sous l’impact de la guerre civile syrienne – et encore ébranlé par la guerre contre Israël en 2006 – le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait adopté un profil plus discret, modérant son discours. Ce n’est désormais plus le cas.

Dans le même temps, le régime iranien envoie toutes sortes de signaux démontrant qu’il veut revoir les négociations sur la question nucléaire. Il a par exemple annoncé qu’une partie de l’uranium enrichi est redirigée vers la recherche médicale ; en d’autres termes, l’enrichissement de l’uranium, selon ce message, peut être ralenti. En l’état, cependant, rien n’indique que l’Iran ne cherche pas autre chose qu’à amadouer les pressions extérieures et l’impact des sanctions.

L’épisode du drone, abattu non loin des installations nucléaires israéliennes de Dimona, cadre avec ces efforts. La rhétorique de guerre de l’Iran et sa menace d’infliger un coup mortel à Israël sont confirmées par l’envoi d’un drone dans la direction de Dimona. Et si l’idée est de négocier, l’envoi du drone est un encouragement pour que la question des efforts nucléaires de l’Iran soit traitée dans le cadre d’un effort généralisé pour interdire l’arme nucléaire dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Deux autres aspects dans cette affaire du drone sont tout aussi inquiétants. D’abord, cela confirme bien que le Hezbollah est en effet une extension du régime iranien – sa base en Méditerranée et à la frontière israélienne. L’affirmation occasionnellement entendue selon laquelle il serait un véritable mouvement politique libanais, lié à l’Iran, mais avant tout libanais, est tout simplement fausse.

Ensuite, l’arrivée du drone depuis la Méditerranée souligne le risque que des organisations terroristes équipées de matériel moderne mortel n’infligent des dommages de type « aller-simple ». Il y a encore quelques semaines, on craignait que le très affaibli régime syrien ne transfère une partie de son arsenal d’armes de destruction massive au Hezbollah, ou qu’une partie de cet arsenal ne tombe entre des mains jihadistes. Et l’un des arguments contre le programme nucléaire iranien est que le régime pourrait transférer de la matière fissible au Hezbollah et à d’autres groupes de même nature pour fabriquer de « sales bombes » radioactives.

Une stratégie efficace pour gérer la question du programme nucléaire iranien doit comprendre quatre composantes : de réelles négociations, et non de plaisantes réunions une semaine par-ci, une semaine par là ; de rudes sanctions contre l’Iran, mais sans toutes ces échappatoires ; une menace crédible d’action militaire ; et une sortie honorable pour les dirigeants iraniens.

Une telle stratégie serait viable, mais il est désormais certain que seuls les Etats-Unis sont en mesure de l’appliquer. Espérons que cette fois, les Américains agiront.

Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats

Copyright: Project Syndicate, 2012.


Itamar Rabinovich, ancien Ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis (1993-1996), est aujourd’hui basé à l’Université de Tel Aviv, à la New York University, et à l’Institution Brookings.

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The Military Utility of Drones

The Potential for Israeli Military Action Against Iran’s Nuclear Facilities

Iran in Perspective


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El avión no tripulado que sobrevoló el desierto

Military drone
Military drone. Image by CliffStreetPhotography/flickr

TEL AVIV – Un avión no tripulado recientemente penetró el espacio aéreo de Israel desde el Mediterráneo. Se le permitió volar durante aproximadamente media hora sobre el sur de Israel antes de ser derribado por la fuerza aérea israelí en una zona escasamente poblada. Todavía se desconoce quién envió el avión y desde dónde, pero hoy se presume que fue lanzado desde el Líbano, ya sea por Hezbollah, actuando en servicio de Irán, o por fuerzas del propio régimen iraní.

Si eso es efectivamente lo que sucedió, el episodio no debería considerarse un incidente más en una región plagada de conflicto y violencia. Por el contrario, permite echar una mirada de manera relevante al escenario en el que se está librando el conflicto por el futuro del programa nuclear de Irán.

Varios acontecimientos y fuerzas hoy están dando forma a este escenario. Uno de ellos es la decisión del primer ministro israelí, Benjamin Netanyahu, anunciada en su discurso ante la Asamblea General de las Naciones Unidas el mes pasado, de suspender su amenaza de lanzar una acción militar unilateral contra las instalaciones nucleares de Irán. Netanyahu dijo que Israel le dará a Estados Unidos y al resto de la comunidad internacional la oportunidad de frenar el avance de Irán mediante otros medios para la primavera o principios del verano de 2013.

Otro acontecimiento es la elección presidencial de Estados Unidos. El éxito del candidato republicano Mitt Romney en el primer debate mejora sus posibilidades y la perspectiva de que asuma una nueva administración antes de que se tome alguna decisión importante respecto de la cuestión nuclear iraní.

En Irán, el régimen sigue adelante, pero claramente está sintiendo el embate de una crisis económica (que es, esencialmente, una consecuencia de las sanciones internacionales), una protesta popular y disputas internas -y, como resultado, se ha vuelto belicoso-. Después de varios meses de escuchar la retórica de guerra israelí (y, en alguna medida, de Estados Unidos), el régimen comenzó a esgrimir sus propias amenazas grandilocuentes como una cuestión importante y para defender el orgullo de un régimen que se ve a sí mismo como el heredero de la gloriosa tradición imperial de Persia.

Varios voceros iraníes han comenzado a amenazar a Israel no sólo con una respuesta masiva a cualquier potencial ataque, sino también con un ataque preventivo. Israel no sería castigado sólo en caso de ataque, dicen; sería aniquilado.

Esta postura estuvo respaldada por la línea más dura de Irán en la participación militar en la guerra civil siria, de la que se hizo eco su apoderado libanés Hezbollah. Durante algún tiempo, bajo el impacto de la guerra civil siria -y todavía recuperándose de la guerra de 2006 con Israel-, Hassan Nasrallah, el líder de Hezbollah, había bajado su perfil y moderado su retórica. Ya no más.

Al mismo tiempo, el régimen iraní está enviando una serie de señales de que quiere retomar las negociaciones nucleares. Un ejemplo fue el anuncio de que parte de su uranio enriquecido se está utilizando en investigación médica; en otras palabras, el enriquecimiento de uranio, según este mensaje, puede desacelerarse. En este momento, sin embargo, no existe ningún indicio de que Irán esté interesado en algo más que reducir la presión externa y el impacto de las sanciones.

El avión no tripulado, derribado no muy lejos de las instalaciones nucleares de Israel en Dimona, encaja en estos dos esfuerzos. El envío de un avión no tripulado en dirección de Dimona sirve a la retórica bélica de Irán y la amenaza de asestar un golpe mortal a Israel. Y, si la idea es negociar, el vuelo del avión no tripulado fue un preludio excelente del reclamo de que el esfuerzo nuclear de Irán sea considerado parte de un esfuerzo más amplio destinado a prohibir las armas nucleares en todo Oriente Medio.

Existen otros dos aspectos perturbadores vinculados a la cuestión del avión no tripulado. En primer lugar, es un claro indicio de que Hezbollah, por cierto, es el brazo largo del régimen iraní -su base en el Mediterráneo y en la frontera israelí-. El argumento ocasional de que se trata de un movimiento político genuino del Líbano, asociado a Irán pero en definitiva libanés, es absolutamente erróneo.

Segundo, la llegada del avión no tripulado desde el Mediterráneo subrayó el peligro de que organizaciones terroristas, si cuentan con equipos letales modernos, puedan infligir daño “sin dirección de retorno”.

Hace apenas unas semanas, se temía que el régimen decadente de Siria pudiera transferir parte de su arsenal de armas de destrucción masiva a Hezbollah, o que parte de ese arsenal pudiera caer en manos de los yihadistas. Y uno de los argumentos en contra del programa nuclear iraní ha sido que el régimen podría transferir material físil a Hezbollah y los de su calaña para ser utilizado en una “bomba sucia” radiactiva.

Existen cuatro componentes en una estrategia efectiva para hacer frente al programa nuclear iraní: negociaciones reales, y no una reunión relajada cada tanto; sanciones duras a Irán, pero sin las enormes fisuras legales de hoy; una amenaza creíble de acción militar; y una salida para el liderazgo iraní que le permita salvar las apariencias.

Esta es una estrategia visible, pero hoy resulta evidente que sólo Estados Unidos puede implementarla. Es de esperar que los norteamericanos actúen a tiempo.

Copyright: Project Syndicate, 2012.


Itamar Rabinovich, ex embajador de Israel en Estados Unidos (1993-1996), actualmente trabaja en la Universidad de Tel Aviv, en la Universidad de Nueva York y en la Brookings Institution.

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Iran in Perspective


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