L’espoir d’un diagnostic médical pour tous

Measles Vaccination in Merawi Province, Ethiopia, courtesy of DFID/Flickr

CORVALLIS, OREGON – Au sein des pays développés, la plupart des gens ont tendance à considérer comme acquis le fait de pouvoir accéder rapidement à un diagnostic et à un traitement lorsqu’ils tombent malades. En effet, bien que les démarches de diagnostic – qui impliquent généralement l’envoi de prélèvements sanguins, d’échantillons d’urine ou de tissus en vue d’une analyse en laboratoire – se révèlent parfois compliquées et onéreuses, prestataires de soins de santé et laboratoires de pointe demeurent largement accessibles. C’est l’une des raisons pour lesquelles le poids de la maladie a considérablement diminué en Occident.

Au sein des pays en voie de développement, en revanche, plusieurs millions de personnes meurent chaque année des suites de maladies qu’il est pourtant possible de guérir, comme le paludisme, en raison d’un manque en laboratoires de qualité et autres tests de diagnostic alternatifs. Les espoirs semblent toutefois être aujourd’hui permis : un certain nombre d’avancées, liées aux technologies microfluidiques, pourraient permettre de refaçonner le domaine de la santé, dans le cadre d’un abandon de la règle d’or des tests en laboratoire et en direction désormais de l’analyse hors laboratoire (AHL).

Le recours à des tests d’AHL permettant de conclure à des résultats précis et rapides offrirait ainsi la possibilité d’un diagnostic aux populations les plus défavorisées dans ce domaine, contribuant ainsi à un traitement précoce, de même qu’à la prévention des erreurs de soins (à savoir le traitement d’une maladie autre mais présentant des symptômes similaires). Afin qu’ils puissent exprimer leur plein potentiel, il est toutefois nécessaire que les tests d’AHL tiennent compte de l’importante diversité des facteurs affectant les applications de soins.

Tout d’abord, il est important que la démarche de test d’AHL prenne en considération les contraintes environnementales et opérationnelles liées au lieu dans lequel elle sera effectuée. Ces contraintes peuvent résider dans le manque de fiabilité de l’alimentation électrique, la difficulté ou l’imprévisibilité des conditions environnementales, le caractère limité du délai de contact entre le prestataire de santé et le patient, le manque de formation des intervenants, l’importance des exigences tarifaires, ou encore dans un caractère inadéquat des infrastructures locales susceptible d’entraver la maintenance et la réparation des instruments entrant en jeu.

Les configurations d’AHL peuvent en effet varier d’une situation faisant intervenir un prestataire de santé relativement formé, et opérant au sein d’une clinique alimentée en électricité et équipée d’un système de réfrigération, à un scénario dans lequel une personne non formée œuvre au sein d’un environnement n’offrant aucun mécanisme de contrôle de la température ou de l’humidité. Si nous entendons garantir la plus large couverture possible, il est indispensable que les tests d’AHL soient conçus de manière à pouvoir fonctionner dans les environnements les plus faiblement équipés.

De même, il est nécessaire que l’AHL tienne compte d’un certain nombre de spécificités liées aux tests en vue d’une utilisation clinique. Là où le diagnostic du paludisme ne nécessite qu’un résultat positif ou négatif, le test de la charge virale du VIH exige de préciser de manière calibrée la quantité de virus détectée.

L’un des formats de test d’AHL les plus efficaces n’est autre que le fameux test de grossesse, qui nécessite seulement un échantillon d’urine, et dont le résultat est connu en à peu près 15 minutes. Cette catégorie de « tests de diagnostic rapide » (TDR), techniques également utilisées dans le dépistage de maladies infectieuses comme le paludisme et le sida, satisfait à nombre des exigences clés attachées à la possibilité d’applications de santé dans le monde entier : ces tests se révèlent rapides et peu onéreux, peuvent être réalisés facilement par un intervenant non formé, et ne nécessitent aucune réfrigération. Leur défaut réside toutefois dans un manque de précision nécessaire à la fourniture d’informations permettant un diagnostic adéquat dans le cadre de nombreuses maladies.

De ce fait, les chercheurs travaillent au développement de tests sur papier buvard plus sophistiqués. De nouveaux dispositifs de buvards, à peu près de la taille d’un timbre postal, et divisés en plusieurs zones permettant différentes détections chimiques de l’échantillon, sont par exemple utilisés pour tester diverses pathologies associées à l’insuffisance hépatique affectant les patients atteints du sida ou de la tuberculose. Cette nouvelle génération de dispositifs « papier » implique par ailleurs un certain nombre de mécanismes chronologiques intégrés, permettant la réalisation de tests automatisés et à étapes multiples, du type de ceux effectués en laboratoire, mais cette fois-ci en format jetable.

La possibilité de tirer parti de la pénétration des réseaux de téléphonie mobile au sein des pays en voie de développement contribuerait également au renforcement des capacités de tests de diagnostic. Les TDR sont en grande partie limités à des applications nécessitant une interprétation visuelle. Téléphones mobiles non dédiés pourraient ainsi être utilisés pour capturer et envoyer les données image d’un TDR en direction d’un site à distance, où le prestataire de santé serait en mesure de formuler un retour de commentaire autour des résultats.

La mise en place d’un tel programme soulève néanmoins un ensemble de problématiques nouvelles. Afin de garantir la précision des résultats de test, le caractère variable du positionnement de l’image par l’utilisateur ainsi que des conditions d’éclairage au sein des différents environnements de test doit être appréhendé. (L’une des approches prometteuses actuellement en cours d’élaboration ferait intervenir l’utilisation d’un adaptateur permettant de connecter un téléphone mobile non-dédié au TDR effectué.)

En outre, ces démarches de tests par recours à la téléphonie exigeraient la présence d’une infrastructure logicielle, de type protocole de communication et procédures de priorisation, aux fins d’une harmonisation avec le système de santé. Il s’agirait également d’appréhender les problématiques de compatibilité liées à l’importante diversité des téléphones mobiles.

Enfin, la réussite du déploiement de tests par recours aux téléphones non dédiés exigerait l’acceptation de la communauté médicale. La récente approbation de la Food and Drug Administration américaine à l’égard d’un certain nombre d’appareils médicaux reposant sur une lecture via un téléphone dédié semble à cet égard prometteuse.

Le développement de tests d’AHL efficaces est désormais à l’œuvre, tests dont la prolifération des téléphones mobiles devrait permettre d’optimiser les capacités. Ces nouvelles possibilités constituent la promesse d’un meilleur accès des populations éloignées à un certain nombre de diagnostics de qualité, d’une amélioration de la gestion des maladies, ainsi que d’une réduction du coût des soins partout dans le monde.

Traduit de l’anglais par Martin Morel

Copyright Project Syndicate


Elain Fu est professeur à l’École d’ingénierie chimique, biologique et environnementale de l’Oregon State University. Barry Lutz est professeur au sein du Département de bioingénierie de l’Université de Washington.


For additional material on this topic please see:

More Health for the Money

Global Health and the New Bottom Billion

Globalisation and Health


For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s Weekly Dossiers and Security Watch.

 

Diagnostics for Global Health

Measles Vaccination in Merawi Province, Ethiopia, courtesy of DFID/Flickr

CORVALLIS, OREGON – In developed countries, most people take for granted that when they are sick, they will have access to timely diagnosis and treatment. Indeed, while the diagnostic process – which typically involves sending a sample of blood, urine, or tissue to a laboratory for analysis – may be cumbersome and expensive, health-care providers and sophisticated laboratories remain widely available. As a result, the disease burden in the developed world has declined substantially.

By contrast, in the developing world, millions of people die each year from treatable diseases like malaria, owing to the lack of sophisticated laboratories and alternative diagnostic tests. But there is reason for hope: Advances in the field of microfluidics have the potential to transform health care by allowing “gold standard” laboratory-based testing to be transferred to the point of care (POC).

تشخيص الصحة العالمية

Measles Vaccination in Merawi Province, Ethiopia, courtesy of DFID/Flickr

كورفاليس، أوريجون ــ في البلدان المتقدمة، يعتبر أغلب الناس قدرتهم على الحصول على التشخيص والعلاج في الوقت المناسب من الأمور المسلم بها المفروع منها. وبرغم أن عملية التشخيص ــ التي تتضمن عادة إرسال عينات من الدم أو البول أو الأنسجة إلى المختبر للتحليل ــ قد تكون مرهقة ومكلفة، فلا توجد مشكلة في توفر مقدمي الرعاية الصحية المهرة والمختبرات المتطورة. ونتيجة لهذا فقد تراجع عبء المرض في بلدان العالم المتقدم إلى حد كبير.

وعلى النقيض من هذا، يموت الملايين من الناس في العالم النامي كل عام بسبب أمراض يمكن علاجها مثل الملاريا، نظراً للافتقار إلى المختبرات المتطورة واختبارات التشخيص البديلة. ولكن هناك أسباب وجيهة للتمسك بالأمل: فالتقدم الحادث في علم الموائع الدقيقة من شأنه أن يحول الرعاية الصحية من خلال السماح بنقل اختبار “معيار الذهب” الذي يجري عادة في المختبرات إلى نقطة الرعاية.

إن اختبار نقطة الرعاية الذي يقدم نتائج دقيقة وفي الوقت المناسب من شأنه أن يوفر للفئات السكانية المحرومة القدرة على الوصول إلى التشخيص، وهذا يتيح العلاج في وقت مبكر ويساعد في تجنب سوء العلاج (علاج مرض آخر ذي أعراض مشابهة). ولكن من أجل تحقيق إمكاناتها الكاملة فإن اختبارات نقطة الرعاية لابد أن تضع في الحسبان النطاق الواسع من العوامل التي تؤثر على تطبيقات الرعاية الصحية.

فأولا، ينبغي لاختبار نقطة الرعاية أن يلبي القيود البيئية والتشغيلية الخاصة بالمكان الذي ستستخدم فيه. وقد يتضمن هذا إمدادات الطاقة التي لا يمكن الاعتماد عليها، والظروف البيئية القاسية أو التي لا يمكن التنبؤ بها، ووقت التواصل المحدود بين مقدم الرعاية الصحية والمريض، والافتقار إلى تدريب المستخدمين، والقيود الشديدة التي تفرضها الأسعار، والبنية الأساسية المحلية غير الكافية، والتي من الممكن أن تعرقل صيانة وإصلاح الأدوات المستخدمة.

والواقع أن البيئة التي تجرى فيها اختبارات نقطة الرعاية قد تتراوح بين مقدمي الرعاية الصحية شبه المدربين العاملين في عيادة مزودة بالطاقة الكهربائية وقدرة التبريد إلى فرد غير مدرب في بيئة ليس بها آليات للتحكم في درجة الحرارة أو الرطوبة. ومن أجل ضمان التغطية على أوسع نطاق ممكن، فإن اختبارات نقطة الرعاية لابد أن تكون مصممة بحيث تعمل في بيئة تتمتع بأقل قدر من الموارد.

وعلى نحو مماثل، لابد أن تضع اختبارات نقطة الرعاية في الحسبان متطلبات الاختبارات المختلفة للمرافق السريرية. ففي حين لا يتطلب تشخيص مرض مثل الملاريا سوى نتيجة سلبية أو إيجابية، فإن اختبار الحمل الفيروسي الذي يجري لتحديد احتمال الإصابة بمرض نقص المناعة البشرية لابد أن يقدم ناتج متدرج يشير إلى الكم المكتشف من الفيروس.

ويُعَد اختبار الحمل المنتشر واحداّ من أكثر صيغ اختبار نقطة الرعاية نجاحا، ولا يتطلب هذا الاختبار سوى عينة من البول ويستغرق 15 دقيقة فقط لتسليم النتيجة. وهذه الفئة من الاختبارات التشخيصية السريعة، والتي تستخدم أيضاً مع الأمراض المعدية مثل الملاريا وفيروس نقص المناعة البشرية، تلبي العديد من المتطلبات الرئيسية لتطبيقات الصحة العالمية: فهي سريعة وغير مكلفة، ومن الممكن إجراؤها بسهولة بواسطة مستخدمين غير مدربين، ولا تحتاج إلى تبريد. ولكنها تفتقر إلى الحساسية اللازمة لتوفير المعلومات التشخيصية الكافية للعديد من الحالات الصحية.

ولهذا السبب، يعمل الباحثون على تطوير اختبارات ورقية أكثر تطورا. على سبيل المثال، هناك فئة جديدة من الأجهزة، في حجم طابع البريد تقريبا، تستطيع تقسيم العينة إلى مناطق متعددة بالاستعانة بتركيبات كيميائية مختلفة، استخدمت لاختبار حالات متعددة ترتبط بالفشل الكبدي في المرضى بنقص المناعة البشرية والسل. وتتضمن أجهزة “الشبكة الورقية” آليات توقيت مدمجة لتمكين الاختبارات الآلية المتعددة الخطوات كتلك المستخدمة في المختبرات، ولكن في هيئة تجعل التخلص منها ممكنا.

وثمة آلية أخرى لتوسيع قدرات الاختبار التشخيصي تستفيد من اتساع رقعة تغطية شبكات الهواتف المحمولة في البلدان النامية. إن الاختبارات التشخيصية السريعة تقتصر إلى حد كبير على التطبيقات التي تتطلب تفسيراً بصريا. ومن الممكن استخدام الهاتف المحمول غير المخصص لالتقاط وإرسال بيانات بالصورة من موقع الاختبار التشخيصي السريع إلى موقع بعيد، حيث يستطيع مقدم الرعاية الصحية أن يقدم المعلومات عن النتائج.

ولكن تنفيذ مثل هذه البرامج يثير مجموعة جديدة من التحديات. فمن أجل ضمان الحصول على نتائج اختبار دقيقة، لابد من معالجة الاختلافات في مواضع الكاميرا من قِبَل المستخدم وظروف الإضاءة في البيئات المختلفة التي قد يجرى فيها الاختبار. (وهناك نهج واعد قيد التطوير الآن وقد يستخدم محولاً لربط الهاتف المحمول غير المخصص بالاختبار التشخيصي السريع).

وعلاوة على ذلك فإن الاختبارات التي يستخدم فيها الهاتف سوف تتطلب التحام البنية الأساسية البرمجية، مثل بروتوكولات الاتصال وإجراءات تحديد الأولوية، بأنظمة الرعاية الصحية. ولابد أيضاً من معالجة القضايا الخاصة بالتوافق بسبب تنوع أجهزة الهاتف المحمول إلى حد كبير.

وأخيرا، سوف يتطلب نشر اختبارات الهواتف المحمولة غير المخصصة بنجاح موافقة المؤسسة الطبية. وتُعَد موافقة إدارة الغذاء والدواء الأميركية مؤخراً على العديد من الأجهزة الطبية المدعومة بهواتف محمولة غير مخصصة خطوة واعدة.

الآن يجري تطوير اختبارات نقطة الرعاية الفعّالة؛ وسوف يعمل انتشار أجهزة الهاتف المحمول على زيادة قدرات مثل هذه الاختبارات. وتَعِد هذه القدرات الناشئة بتوسيع نطاق التشخيص العالي الجودة وتمديده إلى سكان المناطق النائية، وتحسين الإدارة الصحية، والحد من تكاليف الرعاية الصحية في كل مكان.

ترجمة: مايسة كامل          Translated by: Maysa Kamel

Copyright Project Syndicate


إيلين فو أستاذ في كلية الهندسة الكيميائية والبيولوجية والبيئية في جامعة ولاية أوريجون. وباري لوتز أستاذ في قسم الهندسة الحيوية في جامعة واشنطن.


For additional material on this topic please see:

More Health for the Money

Global Health and the New Bottom Billion

Globalisation and Health


For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s Weekly Dossiers and Security Watch.

 

Categories
Uncategorized

آسيا وظِل الشرق الأوسط

President Obama During the First U.S.-China Strategic and Economic Dialogue in Washington, July 2009. Source: The White House: A Dialogue with China

تل أبيب ــ في عام 2010، أعلنت هيلاري كلينتون وزيرة خارجية الولايات المتحدة آنذاك تحول أميركا شرقاً في استراتيجيتها العالمية. والواقع أن “تمحور” الولايات المتحدة باتجاه منطقة آسيا والمحيط الهادئ كان مطلوبا، ليس فقط بسبب التهديد الأمني الذي يفرضه صعود الصين، بل وأيضاً كنتيجة لهوس أميركا المكلف الذي طال أمده بالشرق الأوسط.

لقد ظل الشرق الأوسط لفترة طويلة يفرض على الولايات المتحدة تحديات هائلة، والتي فاقت في نهاية المطاف القدرات الإمبراطورية الأميركية وقوضت الدعم الشعبي. ولكن السؤال الحقيقي الآن هو ما إذا كانت أميركا لا تزال قادرة على ــ وراغبة في ــ التمسك بطموحاتها وادعاءاتها العالمية. فآسيا في نهاية المطاف ليست مسرحاً أقل إجهاداً من الشرق الأوسط في مطالبه والتحديات التي يفرضها. بل وقد يتطلب التعامل مع آسيا التوفيق بين التمحور باتجاه آسيا والتواجد المستمر في الشرق الأوسط، ولو لم يكن ذلك راجعاً إلا إلى  القواسم المشتركة الكثيرة بين المنطقتين.

فبادئ ذي بدء، في هذه المنطقة الزاخرة بالنزاعات الإقليمية والخصومات القديمة التي لا تقل مرارة عن الصراع العربي الإسرائيلي، تواجه أميركا بيئة جيوسياسية تفتقر إلى أي بنية أمنية أو آلية متفق عليها لفض النزاعات. والواقع أن قضايا مثل تقسيم شبه الجزيرة الكورية، والصراع الهندي الباكستاني بشأن كشمير، ومسألة تايوان (التي لن تكون الولايات المتحدة قادرة على الدفاع عنها ضد أي هجوم صيني بحلول عام 2020، وفقاً لدراسة أجرتها في عام 2009 مؤسسة راند) لا تقل عن النزاع الإسرائيلي الفلسطيني استعصاءً على الحل.

وعلاوة على ذلك فإن آسيا، مثلها في ذلك كمثل الشرق الأوسط، تحولت إلى موطن لسباق تسلح غير منضبط ويشمل القدرات التقليدية وأسلحة الدمار الشامل. فآسيا تضم أربع من أضخم عشر مؤسسات عسكرية على مستوى العالم، وخمس دول آسيوية تُعَد من القوى النووية التامة النضج.

والتطرف الإسلامي أو التوتر العرقي أو الإرهاب ليس حِكراً على الشرق الأوسط. فاليوجور المسلمون المتوترون في الصين، والصراع بين الهندوس والمسلمين في الهند، والتطهير العرقي لمسلمي الروهينجا في ميانمار، وتمرد المسلمين الانفصاليين في جنوب تايلاند، كل هذه أمور تسلط الضوء على نسيج آسيا المعقد الذي يتألف من بقاع ساخنة من المشاكل الدينية والعرقية غير المحلولة.

وعلاوة على ذلك فإن تمحور أميركا باتجاه آسيا يأتي في وقت يتسم بتآكل المصداقية الدولية بشدة بسبب الخلل السياسي الداخلي والأداء المخيب للآمال في الشرق الأوسط. وهذا على سبيل المثال، يفسر المخاوف في اليابان من أن تتوصل الولايات المتحدة في نهاية المطاف إلى تسوية مع الصين بشأن جزر سينكاكو المتنازع عليها (جزر دياويو باللغة الصينية). والواقع أن سعي اليابان إلى إعادة تأسيس قدراتها العسكرية يشكل تصويتاً على ثقتها لمحدودة في حليفتها الولايات المتحدة.

وكان تردد أوباما مؤخراً بشأن استخدام القوة في سوريا سبباً في تشكك العديد في آسيا في إمكانية الاعتماد على أميركا، ليس فقط إذا استخدمت الصين القوة للتأكيد على مطالباتها البحرية، بل وأيضاً إذا نفذت كوريا الشمالية تهديداتها بمهاجمة كوريا الجنوبية. ومن الواضح أن “سياسة الثقة” التي تبناها رئيس كوريا الجنوبية بارك جيون هاي ــ نهج القوة الناعمة في التعامل مع كوريا الشمالية والذي يدعو إلى تعميق التعاون مع الصين، الحليفة الأكثر أهمية لكوريا لشمالية ــ تتمتع بشعبية خاصة.

وكما هي الحال في الشرق الأوسط، فإن علاقات أميركا العسكرية الثنائية في آسيا تكون عادة مع بلدان “صديقة معادية” تشترك في حليف للولايات المتحدة في حين تفتقر بشدة إلى الثقة فيما بينها. والواقع أن اتفاق وزير الدفاع الأميركي تشاك هيجل في أوائل أكتوبر/تشرين الأول مع نظيره الكوري الجنوبي حول استراتيجية الردع الخاصة لم يعد من الممكن الدفاع عنه بعد بضعة أيام فقط، عندما وعدت الولايات المتحدة اليابان بترقية كبيرة لقدراتها العسكرية. ذلك أن كوريا الجنوبية ترى أن هذا الوعد يُعَد بمثابة التفويض لقوة إمبريالية غير نادمة باحتواء الصين.

وفي كل الأحوال فإن الانسحاب الأميركي من الشرق الأوسط لا يشكل بأي حال وصفة ناجحة لمواجهة صعود الصين في شرق آسيا، نظراً للتشابك المتزايد بين المنطقتين. وفي حين تتمحور الولايات المتحدة باتجاه الشرق، تاركة حلفاءها القدامى مثل المملكة العربية السعودية ومصر في حالة من الاستياء العميق، فإن الصين تتمحور باتجاه الغرب.

فصادرات الصين إلى الشرق الأوسط تفوق بالفعل ضعف صادراتها إلى الولايات المتحدة. وصادراتها السنوية إلى تركيا تبلغ في مجموعها 23 مليار دولار أميركي، والآن أصبحت تشمل إمدادات عسكرية، مثل أنظمة الدفاع الصاروخية غير المتوافقة مع قدرات حلفاء تركيا في منظمة حلف شمال الأطلسي. وإذا استمر تغلغل الصين إلى الشرق الأوسط بالوتيرة الحالية، فقد تتمكن الصين حتى من عرقلة تدفق موارد الطاقة إلى حلفاء أميركا الآسيويين.

في المنافسة العالمية، لابد لمنافسي أي قوة عظمى أن يستغلوا نقاط ضعفها. ومن الواضح أن الأزمة المالية في عام 2008، والتي دمرت جو الغموض المحيط بالبراعة الاقتصادية الغربية، كانت سبباً في تحول ملحوظ في استراتيجية الصين العالمية. وقد بدأ الصينيون في مغازلة فكرة التخلي عن “النهضة السلمية” لصالح ما وصفه الرئيس الصيني السابق هو جين تاو في مؤتمر للدبلوماسيين الصينيين في يوليو/تموز 2009 بإضفاء الطابع الديمقراطي على العلاقات الدولية والتعددية القطبية العالمية.

إن الولايات المتحدة، باعتبارها قوة مهيمنة في الشرق الأوسط لسنوات عديدة، لم تتمكن من حل أي من المشاكل الرئيسية في المنطقة بمفردها. وإذا كان لتمحورها باتجاه آسيا أن يتمتع بالمصداقية فسوف يكون لزاماً على الولايات المتحدة في نهاية المطاف على أن تكون واحدة بين عدد من القوى العظمى في آسيا، وشريكاً متساوياً مع الصين واليابان والهند في تشكيل البيئة الاستراتيجية للمنطقة.

ترجمة: مايسة كامل          Translated by: Maysa Kamel

Copyright Project Syndicate


شلومو بن عامي وزير خارجية إسرائيل الأسبق، ونائب رئيس مركز توليدو الدولي للسلام حاليا، ومؤلف كتاب “ندوب الحرب وجراح السلام: المأساة الإسرائيلية العربية”.


For additional material on this topic please see:

The Pivot to Asia and the Future of US-China Relations

The Taiwan Question in Sino‐Israel Relations

China’s Strategic Shift towards the Region of the Four Seas


For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s Weekly Dossiers and Security Watch.

 

Categories
Uncategorized

La sombra de Oriente Próximo sobre Asia

President Obama During the First U.S.-China Strategic and Economic Dialogue in Washington, July 2009. Source: The White House: A Dialogue with China

Tel Aviv – En 2010, Hillary Clinton, en ese entonces Secretaria de Estado de EE.UU., anunció un giro hacia el este (el llamado “pivote asiático”) de la estrategia global estadounidense. Se hacía necesario no solo por los problemas de seguridad que planteaba el ascenso de China, sino como consecuencia de la prolongada y costosa obsesión de Estados Unidos con Oriente Próximo.

Por largo tiempo, Oriente Próximo ha puesto frente a Estados Unidos  retos formidables que han acabado por superar sus capacidades imperiales y minar su apoyo público interno. Sin embargo, la pregunta de fondo es si cuenta todavía con  la disposición y la capacidad de sostener sus pretensiones globales. Después de todo, Asia no plantea exigencias menores que Oriente Próximo. De hecho, para hacerles frente puede ser necesario conciliar el énfasis en la primera con la continuidad de su presencia en la segunda, aunque sea solo porque ambas regiones tienen tanto en común.

Para comenzar, en una zona llena de disputas territoriales y viejas rivalidades tan amargas como el conflicto árabe-israelí, Estados Unidos se ve ante un entorno geopolítico donde no existe ninguna arquitectura de seguridad ni mecanismo de común acuerdo para solucionar conflictos. La división de la Península de Corea, el conflicto de India y Pakistán sobre Cachemira y el problema de Taiwán (isla que, según un estudio realizado en 2009 por la RAND Corporation, Estados Unidos para 2020 ya no podría defender ante un eventual ataque chino) parecen tan difíciles de tratar como la disputa entre israelíes y palestinos.

Más aún, al igual que en Oriente Próximo, en Asia existe una carrera armamentista descontrolada, tanto en términos de capacidades convencionales como de armas de destrucción masiva. Cuatro de los diez mayores ejércitos del mundo se encuentran en Asia y cinco países asiáticos son potencias nucleares de hecho y derecho.

Oriente Próximo tampoco tiene el monopolio del extremismo islámico, las tensiones étnicas ni el terrorismo. El complejo panorama de problemas étnicos y religiosos no resueltos de Asia se refleja en casos como los rebeldes musulmanes uigures en China, el conflicto entre indios y musulmanes en India, la limpieza étnica de los rohingya musulmanes, los insurgentes secesionistas musulmanes en Filipinas y el movimiento separatista étnico en el sur de Tailandia.

Más aún, el pivote asiático de Estados Unidos ocurre en momentos en que su credibilidad internacional se ve muy socavada por sus disfunciones políticas internas y su desilusionante actuación en Oriente Medio. Por ejemplo, así se puede entender el temor de Japón a que EE.UU. finalmente acabe por llegar a un acuerdo con China sobre la disputa de las Islas Senkaku (islas Diaoyu en chino). De hecho, el impulso nipón a iniciativas para restablecer su propia capacidad militar es un voto de confianza limitada en su aliado estadounidense.

El que Obama haya acabado por renunciar al uso de la fuerza en Siria ha dejado a muchos en Asia cuestionándose si pueden depender de Estados Unidos, no solo si China recurre a la fuerza para sus reclamos marítimos, sino también si Corea del Norte llegase a concretar sus amenazas de atacar al Sur. No es casual que tenga bastante popularidad la política del Presidente surcoreano, Park Geun-hye de la “Trustpolitik”, es decir, un acercamiento hacia Corea del Norte con énfasis en el poder blando a través de una profundización de la colaboración con China, su aliado más importante.

Al igual que en Oriente Medio, las relaciones militares bilaterales de Estados Unidos a menudo con “amigos-enemigos”, países con los que comparte una alianza a pesar de una gran desconfianza mutua. El acuerdo que a principios de octubre alcanzara el Secretario de Defensa de EE.UU., Chuck Hagel, con su contraparte surcoreano sobre una estrategia de disuasión se volvió insostenible a los pocos días, cuando Estados Unidos prometió a Japón una modernización masiva de sus capacidades militares. Corea del Sur ve este acto como un equivalente a externalizar la disuasión de China a una potencia imperial que no se ha arrepentido de los hechos cometidos en el pasado.

En cualquier caso, la retirada de Estados Unidos de Oriente Próximo poco serviría para contrarrestar el ascenso de China en Asia Oriental, ya que se trata de dos regiones cada vez más interrelacionadas. Mientras Estados Unidos da un giro hacia el este, causando profundo resentimiento en viejos aliados como Arabia Saudita y Egipto, China va girando hacia el oeste.

En la actualidad, las exportaciones chinas a Oriente Próximo más que duplican las de Estados Unidos. En el caso de  Turquía alcanzaron los 23 mil millones de dólares, y ahora incluyen suministros militares, como un sistema antimisiles no compatible con los de sus aliados de la OTAN. Si la penetración de China en Oriente Próximo sigue al ritmo actual, incluso podría llegar a obstruir el flujo de recursos energéticos a los aliados de Estados Unidos en Asia.

En una carrera global, es obvio que los competidores de una superpotencia van a explotar sus debilidades. La crisis de 2008, que hizo añicos el mito de la pericia económica occidental, produjo un importante cambio en la estrategia global de China. Los chinos comenzaron a acariciar la idea de abandonar su “ascenso en paz” en favor de lo que el entonces Presidente Hu Jintao definiera en una conferencia de diplomáticos chinos realizada en julio de 2009 como la “democratización de las relaciones internacionales” y la “multipolaridad global”.

Estados Unidos, aun siendo potencia hegemónica en Oriente Próximo por muchos años, no pudo solucionar por sí mismo ninguno de los grandes problemas de la región. Para que su pivote asiático tenga algún grado de credibilidad, tarde o temprano tendrá que aceptar ser una entre varias grandes potencias en Asia, en igualdad de términos con China, Japón e India para dar forma al entorno estratégico de la región.

Traducido del inglés por David Meléndez Tormen

Copyright Project Syndicate


Shlomo Ben Ami, ex ministro de exteriores de Israel, es en la actualidad vicepresidente del Centro Internacional Toledo por la Paz y autor de Scars of War, Wounds of Peace: The Israel-Arab Tragedy (‘Cicatrices de guerra y heridas de paz. La tragedia árabe-israelí’).


For additional material on this topic please see:

The Pivot to Asia and the Future of US-China Relations

The Taiwan Question in Sino‐Israel Relations

China’s Strategic Shift towards the Region of the Four Seas


For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s Weekly Dossiers and Security Watch.