Les partis d’opposition zambiens ont demandé que la Zambie sorte du Commonwealth, du fait d’une détérioration du climat politique dans leur pays. Ils accusent le parti au pouvoir Front Patriotique, du gouvernement de Michael Sata de recourir à la Loi de sécurité publique (Public Order Act) pour restreindre gravement l’activité des partis d’opposition. Ceci ne manque pas de sel, car Michael Sata, le président actuel, a été victime de cette loi alors qu’il était leader de l’opposition. Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci a déclaré qu’il était maintenant tombé amoureux de cette loi.
Deux leaders de l’opposition, Nevers Mumba du mouvement pour un multipartisme démocratique (MMD) et Hakainde Hichilema du Parti Unifié pour le Développement National (UPDN) sont actuellement devant la justice pour plusieurs délits politiques visés par ladite Loi de Sécurité Publique. Mumba et Hichilema ont assisté au récent congrès des leaders de l’opposition zambienne en Afrique du Sud : Hichilema a déclaré lors d’une conférence de presse que la Coalition pour la défense des droits démocratiques (CDDR) qu’ils ont constituée a fait une demande d’exclusion de la Zambie du Commonwealth.
Si vous considérez objectivement l’ensemble des abus commis par ce gouvernement non seulement contre les partis de l’opposition mais aussi contre la société civile et les concurents commerciaux de ses amis, il est bien difficile de ne pas conclure que nous sommes sur le chemin d’un retour à la politique du parti unique.
Lors de cette même conférence, Mumba a expliqué pourquoi la CDDR devait faire une déclaration internationale sur ce problème.
Si on respectait les droits de l’homme en Zambie nous ne serions pas là ….. Nous sommes ici aujourd’hui parce que ce qui se passe dans ce pays ressemble fort à ce qui s’est passé dans l’Ouganda sous Idi Amin Dada. Nous refusons de perdre les bénéfices de l’indépendance et nous sommes ici pour le dire à la communauté internationale.
Le Président Sata a publiquement annoncé que les leaders de l’opposition avaient demandé asile en Afrique du Sud, déclaration que le président sud-africain Jacob Zumba a rejetée après le retour de Mumba et Hichilema en Zambie. Encore plus gênante pour le gouvernement, la déclaration de Kennedy Sakeni, porte-parole du gouvernement et ministre de l’information disant que l’ancien président Rupiah Banda était aussi présent lors de la conférence de presse. le bureau de l’ancien président a aussitôt démenti cette déclaration.
Un parti d’opposition, le Parti pour la Restauration Nationale, a toutefois critiqué le fait que la CDDR ait organisé son congrès sur une terre étrangère. Aquino Mutale, représentant du parti de la “Ligue des jeunes”, a déclaré :
A aucun moment un parti politique d’opposition ne s’est vu refuser le droit d’organiser, à son siège, une conférence de presse. Pas même le docteur Nevers Mumba depuis son domicile de Kabulonga ! Nous demandons aujourd’hui : pourquoi ce choix de l’Afrique du Sud ?……Si ce qu’ils demandent au Commonwealth est accordé, qui en subira les conséquences ? N’est-ce pas ce même peuple pour lequel il disent parler ? N’est-ce pas le citoyen ordinaire de Zambie qui lutte pour sa survie?
Ray Panji Mwanza écrit sur la page Facebook du Zambian Eye ( l’Oeil de Zambie)
C’est quand même drôle : on se plaint des conséquences au lieu de viser la cause…. cette conférence de presse et toutes ces doléances sont simplement les fruits de la gouvernance à l’ancienne de Sata…. si on ne veut pas que notre nation finisse comme un autre Zimbabwe, il ne faut pas condamner Nevers et ses amis, mais la dictature anachronique du Front patriotique !
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What Accounts for Opposition Party Strength?
Zambian President Orders Killing of “Rebels” No One Can Find
Civilian Control of the Military in Tanzania and Zambia
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