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La nécessité d’une approche réaliste à l’égard de la Corée du Nord

Kim Jong-Un clapping
Kim Jong-Un clapping. Photo: petersnoopy/flickr.

BERLIN – La tâche qui incombe au monde de répondre aux grondements des canons de la Corée du Nord est d’autant plus difficile que la communauté internationale se heurte à un État appauvri et d’ores et déjà vaincu. C’est en effet dans de telles circonstances qu’il est nécessaire d’agir avec le plus de mesure.

Tout le génie du prince Klemens von Metternich de l’empire des Habsbourg résida dans sa décision, en vue de l’instauration d’un nouvel ordre international à la suite des guerres napoléoniennes, de ne pas pousser une France vaincue dans ses derniers retranchements. Malgré son souhait d’empêcher toute possibilité de résurgence française, Metternich restaura en effet les frontières françaises d’avant-guerre.

Par opposition, comme l’a fait remarqué Henry Kissinger, il aurait été impossible aux vainqueurs de la Première guerre mondiale d’amener une Allemagne défaite à renoncer, ou de l’inciter à accepter le Traité de Versailles. C’est pourquoi, selon cet argument, il leur a fallu imposer au pays un certain nombre de dispositions sévères, dans l’espoir d’affaiblir définitivement l’Allemagne. Nous savons tous ce à quoi cette stratégie a abouti.

John F. Kennedy appartenait à la même veine que Metternich. Pendant la crise des missiles de Cuba, il se refusa à humilier l’Union soviétique ou à l’écraser par une victoire totale. Il choisit plutôt de comprendre le personnage Nikita Khrouchtchev, et accepta de retirer en secret les missiles américains de Turquie et d’Italie en échange d’un retrait équivalent des missiles soviétiques de Cuba. Le pragmatisme de Kennedy nous a sans doute évité une troisième guerre mondiale.

Malheureusement, la Corée du Nord ne fait pas l’objet de telles démarches clairvoyantes d’homme d’État. Face au jeu nucléaire dangereux auquel se risque le pays, on peut se demander ce que serait aujourd’hui la situation si, au cours des 20 dernières années, le problème nord-coréen avait été appréhendé avec la sagesse dont firent preuve Metternich et Kennedy.

Bien évidemment, la Corée du Nord n’est pas la France du début du XIXe siècle, ni l’URSS de 1962. Aux yeux des dirigeants politiques occidentaux (japonais inclus), ce pays n’a jamais représenté beaucoup plus qu’un petit État isolé, dont les échecs économiques n’ont d’égal qu’une propension à évoluer perpétuellement au bord de l’autodestruction. La plupart des dirigeants mondiaux ont toujours préféré ignorer le problème nord-coréen, ne réagissant que ponctuellement dès lors que le régime soulevait un problème de sécurité. Or, compte tenu aujourd’hui des derniers essais nucléaires nord-coréens et de l’amélioration des capacités du pays en matière de missiles balistiques, cette approche n’est désormais plus viable.

Peut-être la meilleure chance de régler le problème à un stade plus précoce se serait-elle jouée immédiatement à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. À l’époque, Kim Il-sung – père fondateur de la Corée du Nord – se heurta en effet à un effondrement économique, à un affaiblissement de ses forces armées conventionnelles, ainsi qu’à un isolement diplomatique. Dans des entrevues conduites par Asahi Shimbun et le Washington Times en mars et avril 1992, Kim affirma expressément souhaiter établir des relations diplomatiques avec les États-Unis. Mais les dirigeants américains et sud-coréens refusèrent de répondre à l’invitation de Kim. Leurs idées reçues à l’égard de la Corée du Nord les empêchèrent d’admettre une réalité politique en pleine mutation.

Une autre opportunité a été manquée au cours de la dernière décennie. Si la Corée du Nord avait répondu réciproquement, et dans les temps, à la visite à Pyongyang de l’émissaire américain William Perry en mai 1999, la politique d’engagement du président Bill Clinton auprès du Nord aurait peut-être évolué jusqu’à une volonté de normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Au lieu de cela, le Nord choisit de tergiverser, n’envoyant son vice-maréchal Jo Myong-rok aux États-Unis qu’en octobre 2000, quasiment à la fin du mandat de Clinton. Quelques mois plus tard, le nouveau président George W. Bush entreprit une politique inverse à celle de Clinton à l’égard de la Corée du Nord.

Je me souviens encore, lorsque j’occupais la fonction de ministre sud-coréen des Affaires étrangères, combien il me fut difficile de convaincre les responsables de l’administration Bush de négocier avec la Corée du Nord au lieu de se contenter d’exercer des pressions dans l’attente d’une capitulation du pays. À l’époque, la Corée du Nord procédait au redémarrage de son installation nucléaire de Yongbyon ainsi que de sa production de plutonium, ce qui renforçait son poids vis-à-vis des États-Unis. Un temps précieux fut gaspillé avant le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006. Et si Bush modifia quelques mois plus tard sa politique à l’égard de négociations bilatérales avec le Nord, le régime de Kim était devenu beaucoup plus obstiné.

Le comportement nord-coréen est depuis devenu encore plus imprévisible. Le torpillage nord-coréen de la corvette sud-coréenne Cheonan et le bombardement de l’île de Yeonpyeong en 2010 constituèrent des événements sans précédent, et soulevèrent des tensions intercoréennes inédites depuis des décennies. Aujourd’hui, à la suite du troisième essai nucléaire nord-coréen, il semble que nous soyons entrés dans la phase la plus précaire à ce jour, le régime ayant déclaré qu’il ne renoncerait jamais à son option nucléaire. Quelles démarches faut-il alors entreprendre ?

La première option consisterait à dissuader toute agression future au travers de la diplomatie. Mais la possibilité d’une dissuasion diplomatique dépendra de la coopération de la Chine, ce qui nécessite que les intérêts vitaux de la Chine en matière de sécurité nationale soient reconnus. La Chine craint non seulement les conséquences sociales et économiques d’une implosion de la Corée du Nord, mais également les conséquences stratégiques d’une réunification – et en particulier la possibilité de voir l’armée américaine, grâce à son alliance avec la Corée du Sud, obtenir un accès aux frontières de son territoire.

Les simples déclarations américaines selon lesquelles les États-Unis n’auraient aucune intention de jouer la carte d’un tel avantage militaire ne sauraient apaiser les craintes de la Chine. Les dirigeants chinois n’ont pas oublié la promesse formulée par les États-Unis auprès du président soviétique Mikhaïl Gorbatchev selon laquelle la réunification allemande et la transition démocratique en Europe de l’Est ne signifieraient pas pour autant une expansion de l’OTAN vers l’Est. C’est pourquoi un engagement plus concret en matière de sécurité est nécessaire, qui réponde aux inquiétudes profondes de la Corée du Sud. Ce n’est que lorsque sa propre sécurité sera garantie que la Chine sera disposée à s’extraire de la complicité risquée qu’elle entretient avec la Corée du Nord, et qu’elle sera en mesure de mieux contrôler le comportement du Nord.

Mais bien qu’elle soit nécessaire, la coopération de la Chine ne permettra pas à elle seule de résoudre le problème nord-coréen. Une approche globale est nécessaire, qui reconnaisse la rapidité du changement interne au pays, particulièrement dans l’esprit des nord-coréens ordinaires. Pour faire court, les Nord-coréens ne sont plus aussi isolés qu’ils l’étaient autrefois, et ont de plus en plus conscience de leur paupérisation, principalement en raison d’échanges commerciaux plus importants et de connexions plus étroites avec une Chine en plein essor.

Il est nécessaire que ce changement interne soit encouragé, dans la mesure où il s’avérera plus efficace que les pressions externes dans l’influence du comportement du régime. D’un autre côté, un tel encouragement ne doit pas s’effectuer d’une manière qui alimenterait la crainte de la Corée du Nord d’être détruite par des moyens indirects. La récente proposition du président sud-coréen Park Geun-hy de fournir une assistance humanitaire, en dépit de la récente montée des tensions, constitue un pas dans la bonne direction.

La vie des Nord-coréens ordinaires est aussi importante que la sécurité des voisins de la Corée du Nord. Une approche globale est nécessaire, qui soit autant axée sur la dimension humaine que sur la dimension sécuritaire. Reste à savoir si cette approche exigera davantage de clairvoyance et de courage que ce dont sont capables ensemble les dirigeants politiques actuels de Corée du Sud, d’Occident et de Chine.

Traduit de l’anglais par Martin Morel

Copyright Project Syndicate


Yoon Young-kwan, ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères, est actuellement universitaire intervenant à l’Université Libre de Berlin ainsi qu’au Stiftung Wissenschaft und Politik (Institut allemand des affaires internationales et de la sécurité).

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For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s featured editorial content and Security Watch.

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Realismo frente a Corea del Norte

Kim Jong-Un clapping
Kim Jong-Un clapping. Photo: petersnoopy/flickr.

BERLÍN – La misión del mundo de responder al alarde de poder militar de Corea del Norte no se vuelve más sencilla por tener enfrente un país empobrecido y, en la práctica, derrotado. Por el contrario, en estas circunstancias es cuando más se necesita previsión y calma.

La genialidad del príncipe Klemens von Metternich del Imperio de Habsburgo a la hora de formular un nuevo orden internacional después de las Guerras Napoleónicas fue que decidió no arrinconar a una Francia derrotada. Si bien Metternich intentaba disuadir cualquier posible resurgencia francesa, restableció las fronteras que Francia tenía antes de la guerra.

Por el contrario, como sostuvo Henri Kissinger, los triunfadores de la Primera Guerra Mundial no pudieron ni disuadir a una Alemania derrotada ni ofrecerle incentivos para aceptar el Tratado de Versailles. Impusieron, en cambio, términos duros, con la esperanza de debilitar a Alemania de manera permanente. Todos sabemos cómo terminó ese plan.

John F. Kennedy estaba hecho con el mismo molde de Metternich. Durante la crisis de los misiles cubanos, no intentó humillar u obtener una victoria total sobre la Unión Soviética. Más bien, se puso en los zapatos de Nikita Khrushchev y aceptó desmantelar, en secreto, los misiles norteamericanos en Turquía e Italia a cambio de un retiro de los misiles soviéticos de Cuba. El pragmatismo de Kennedy impidió la Tercera Guerra Mundial.

Tristemente, Corea del Norte no ha sido tratada con una habilidad política tan clara. Frente al peligroso juego nuclear del Norte, deberíamos preguntarnos qué habría sucedido si, en los últimos veintitantos años, el problema de Corea del Norte se hubiese abordado con la sagacidad de Metternich y Kennedy.

Por supuesto, Corea del Norte no es la Francia de principios del siglo XIX o la Rusia de 1962. A los ojos de los líderes políticos occidentales (inclusive los japoneses), nunca representó algo más que un pequeño país periférico cuyos fracasos económicos lo hacían parecer permanentemente al borde de la autodestrucción. En su mayor parte, los líderes mundiales preferían que no se los molestase con el tema de Corea del Norte, y así reaccionaban de manera ad hoc cuando planteaba un problema para la seguridad. Pero ahora, luego de los recientes ensayos nucleares de Norcorea, y considerando sus capacidades cada vez más desarrolladas en materia de misiles balísticos, ese enfoque ya no es sostenible.

Quizá la mejor oportunidad de abordar el problema en una etapa más temprana fue inmediatamente después del colapso de la Unión Soviética en 1991. En aquel entonces, Kim Il-sung -el fundador de Corea del Norte- enfrentaba un colapso económico, una disminución de sus fuerzas militares convencionales y un aislamiento diplomático. En entrevistas con Asahi Shimbun y The Washington Post en marzo y abril de 1992, Kim claramente expresó un deseo de establecer relaciones diplomáticas con Estados Unidos. Pero los líderes estadounidenses y surcoreanos no estaban dispuestos a complacer la propuesta de Kim. La idea que se habían forjado de Corea del Norte les impidió reconocer una realidad política que cambiaba rápidamente.

Otra oportunidad que se perdió fue más avanzada la década. Si Corea del Norte hubiera correspondido de manera oportuna a la visita del enviado estadounidense William Perry a Pyongyang en mayo de 1999, la política de compromiso con Norcorea del presidente Bill Clinton podría haber recibido un espaldarazo a favor de la normalización de las relaciones diplomáticas. Por el contrario, Corea del Norte postergó la visita y envió al general de división Jo Myong-rok a Estados Unidos recién en octubre de 2000, cerca del final de la presidencia de Clinton. Pocos meses después, el recientemente electo presidente George W. Bush revirtió la política de Clinton para Corea del Norte.

Todavía hoy recuerdo la dificultad que enfrentaba, como ministro de Relaciones Exteriores de Corea del Sur, para convencer a los responsables de las políticas de la administración Bush de negociar con Corea del Norte en lugar de simplemente ejercer presión y esperar que el Norte capitulase. En aquel momento, Corea del Norte estaba reiniciando su instalación nuclear de Yongbyon y producía plutonio, con lo que fortalecía su posición de negociación frente a Estados Unidos. Se desperdició un tiempo precioso antes de la primera prueba nuclear de Corea del Norte en 2006. Si bien Bush modificó su política y aceptó negociaciones bilaterales con Corea del Norte pocos meses después, el régimen de Kim ya se había vuelto mucho más obstinado.

Por cierto, el comportamiento de Corea del Norte desde entonces se ha tornado aún más volátil. El hundimiento por parte de Norcorea de la corveta surcoreana Cheonan y el bombardeo de la Isla Yeonpyeong en 2010 no tuvieron precedentes, y llevaron las tensiones entre las dos Coreas a su nivel más alto en décadas. Hoy, luego del tercer ensayo nuclear del Norte, pareciera que hubiésemos entrado en la etapa más precaria hasta la fecha, en la que el régimen declara que nunca renunciará a su opción nuclear. ¿Qué debería hacerse entonces?

La primera opción debería ser la disuasión de una futura agresión a través de la diplomacia. Pero para alcanzar una disuasión diplomática habrá que contar con la cooperación de China, y esto exige que se reconozcan los intereses vitales de seguridad nacional de China. China teme no sólo las consecuencias sociales y económicas de una implosión norcoreana, sino también las consecuencias estratégicas de una reunificación – en particular, que el ejército de Estados Unidos, a través de su alianza con Corea del Sur, gane acceso a territorio en su frontera.

Una simple declaración por parte de Estados Unidos de que no tiene ninguna intención de impulsar esta ventaja militar no aliviará los temores de China. Los líderes chinos recuerdan que Estados Unidos le prometió al presidente soviético Mijail Gorbachov que la reunificación alemana y la transición democrática en Europa del este no implicarían una expansión hacia el este de la OTAN. De manera que hace falta una garantía más concreta que preserve las preocupaciones de seguridad fundamentales de Corea del Sur. Recién cuando se garantice su seguridad China se liberará de su complicidad en la política arriesgada norcoreana y podrá controlar mejor el comportamiento del Norte.

Pero la cooperación china, aunque necesaria, no resolverá por sí sola el problema de Corea del Norte. Una estrategia integral deber reconocer la velocidad del cambio interno, especialmente en la mente de los ciudadanos norcoreanos. En pocas palabras, los norcoreanos no están tan aislados como antes, y son cada vez más conscientes de su empobrecimiento, debido principalmente a un mayor comercio y a conexiones más estrechas con la pujante China.

Es necesario estimular este cambio interno, porque resultará más efectivo que la presión externa a la hora de influir en el comportamiento del régimen. Pero este estímulo se debe implementar de manera tal de no incitar los temores de Corea del Norte de ser destruida por medios indirectos. La propuesta reciente de la presidenta surcoreana Park Geun-hye de ofrecer ayuda humanitaria a pesar del reciente pico de tensión, es un primer paso en la dirección correcta.

Las vidas de los norcoreanos normales y corrientes importan tanto como la seguridad de los vecinos de Corea del Norte. Se necesita una estrategia integral que se centre tanto en la dimensión humana como en la dimensión de seguridad. Todavía está por verse si esta estrategia requiere más previsión y coraje de lo que pueden demostrar los líderes políticos en Corea del Sur, Occidente y China hoy.

Copyright Project Syndicate


Yoon Young-kwan fue ministro de Asuntos Exteriores de la República de Corea y actualmente es profesor visitante en la Free University of Berlin y el Stiftung Wissenschaft und Politik (Instituto Alemán para Asuntos Internacionales y de Seguridad).

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الواقعية في التعامل مع كوريا الشمالية

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Kim Jong-Un clapping. Photo: petersnoopy/flickr.

 برلين ــ إن المهمة الملقاة على عاتق العالم في التعامل مع طبول الحرب التي تدقها كوريا الشمالية لن تصبح أسهل لأن العالم يواجه دولة فقيرة وعاجزة فعليا. بل على العكس من ذلك، ففي مثل هذه الظروف تصبح البصيرة الهادئة الرزينة ضرورة أساسية.

كانت عبقرية الأمير كليمينز فون مترنيخ في أيام إمبراطورية هابسبورج في صياغة نظام دولي جديد بعد حروب نابليون أنه لم يسع إلى وضع فرنسا المهزومة في الزاوية. ورغم أن مترنيخ سعى إلى ردع أي عودة فرنسية ممكنة، فإنه أعاد الحدود مع فرنسا إلى ما كانت عليه قبل الحرب.

على النقيض من هذا، وكما قال هنري كيسنجر، لم يتمكن المنتصرون في الحرب العالمية الأولى من ردع ألمانيا المهزومة ولم يقدموا لها الحوافز الكافية لحملها على قبول معاهدة فيرساي. بل إنهم فرضوا شروطاً قاسية على أمل إضعاف ألمانيا بشكل دائم. ونحن نعلم الآن إلى أي نتيجة أفضت تلك الخطة.

كان جون ف. كينيدي من نفس قالب مترنيخ. فأثناء أزمة الصواريخ الكوبية، لم يحاول إذلال الاتحاد السوفييتي أو تحقيق النصر الكامل عليه. بل إنه وضع نفسه بدلاً من ذلك في مكان نيكيتا خروشوف ووافق على تفكيك صواريخ أميركية في تركيا وإيطاليا سراً في مقابل سحب الصواريخ السوفييتية من كوبا. وبهذا كانت برجماتية كينيدي وحسه العملي سبباً في منع اندلاع الحرب العالمية الثالثة.

من المؤسف أن كوريا الشمالية لم تلق مثل هذه الحنكة السياسية البعيدة النظر. في مواجهة اللعبة النووية الخطيرة التي تمارسها كوريا الشمالية، يتعين علينا أن نسأل أنفسنا ماذا كان ليحدث لو تم التعامل مع مشكلة كوريا الشمالية على مدى السنوات العشرين الماضية بحصافة مترنيخ وكينيدي.

لا شك أن كوريا الشمالية ليست فرنسا في أوائل القرن التاسع عشر أو الاتحاد السوفييتي في عام 1962. فهي في نظر الزعماء السياسيين الغربيين (بما في ذلك اليابانيين) لم تكن أكثر من دولة هامشية صغيرة جعلتها إخفاقاتها الاقتصادية تبدو وكأنها على استعداد دائم للانخراط في عملية تدمير الذات. وغالباً كان زعماء العالم يفضلون ألا يكلفوا أنفسهم عناء التفكير في كوريا الشمالية، ولهذا فإن ردود أفعالهم كانت أشبه بالتعامل مع كل حادثة بشكل منفصل كلما تسببت كوريا الشمالية في خلق مشكلة أمنية. ولكن الآن، وبعد اختبارات النووية التي أجرتها كوريا الشمالية مؤخرا، ونظراً لتحسن قدراتها في مجال الصواريخ الباليستية، لم يعد ذلك النهج قابلاً للاستمرار.

ولعل أفضل فرصة لمعالجة المشكلة في مرحلة مبكرة كانت بعد انهيار الاتحاد السوفييتي في عام 1991 مباشرة. ففي ذلك الوقت كان كيم إل سونج ــ مؤسس كوريا الشمالية ــ في مواجهة الانهيار الاقتصادي، وتضاؤل قواته العسكرية التقليدية، فضلاً عن العزلة الدبلوماسية. وفي مقابلات مع صحف مثل أساهي شيمبون وواشنطن تايمز في مارس/آذار وإبريل/نيسان 1992، أعرب كيم بوضوح عن رغبته في إقامة علاقات دبلوماسية مع الولايات المتحدة. ولكن لم يكن قادة الولايات المتحدة وكوريا الجنوبية على استعداد لاستيعاب عرض كيم. ويبدو أن تصوراتهم لكوريا الشمالية منعتهم من إدراك الواقع السياسي السريع التغير.

ثم أهدرت فرصة أخرى في وقت لاحق من ذلك العقد. فلو ردت كوريا الشمالية بالمثل في الوقت المناسب بعد الزيارة التي قام بها المبعوث الأميركي وليام بيري إلى بيونج يانج في مايو/أيار من عام 1999، فلعل سياسة إشراك كوريا الشمالية التي بدأها الرئيس بل كلينتون كانت لترتفع إلى مستوى تطبيع العلاقات الدبلوماسية. ولكن كوريا الشمالية ماطلت بدلاً من ذلك، ولم ترسل نائب المارشال جو ميونج روك إلى الولايات المتحدة إلى في أكتوبر/تشرين الأول من عام 2000، قرب نهاية ولاية كلينتون الرئاسية. وبعد بضعة أشهر، كان الرئيس المنتخب حديثاً جورج دبليو بوش حريصاً على عكس سياسة كلينتون في التعامل مع كوريا الشمالية.

ما زلت أتذكر الصعوبة التي واجهتها كوزير لخارجية كوريا الجنوبية في إقناع إدارة بوش بالتفاوض مع كوريا الشمالية بدلاً من الاكتفاء بفرض الضغوط والانتظار إلى أن تستسلم كوريا الشمالية. آنذاك، كانت كوريا الشمالية تعيد تشغيل منشأتها النووية في يونج بيون وتنتج البلوتونيوم، الأمر الذي عزز موقفها التفاوضي في مواجهة الولايات المتحدة. ثم أهدِر وقت ثمين قبل أن تجري كوريا الشمالية تجربتها النووية الأولى في عام 2006. ورغم أن بوش حول سياسته نحو المفاوضات الثنائية مع كوريا الشمالية بعد بضعة أشهر، فإن نظام كيم أصبح أكثر عنادا.

وبالفعل، أصبح سلوك كوريا الشمالية من ذلك الوقت أكثر تقلبا. وكان إغراقها السفينة الحربية الكورية الجنوبية تشيونان وقصف جزيرة يونبيونج في عام 2010 تصرفاً غير مسبوق تسبب في رفع التوترات بين شطري شبه الجزيرة الكورية إلى أعلى مستوياتها في عقود. واليوم، وفي أعقاب التجربة النووية الثالثة في كوريا الشمالية، يبدو الأمر وكأننا دخلنا المرحلة الأكثر خطورة على الإطلاق مع إعلان النظام بوضوح عن عزمه عدم التنازل عن خياره النووي أبدا. ماذا نفعل إذن؟

لابد أن يكون الخيار الأول ردع المزيد من العدوان من خلال الدبلوماسية. ولكن تحقيق الردع الدبلوماسي يتوقف على مدى تعاون الصين، وهذا يستلزم الاعتراف بمصالح الصين الحيوية المتعلقة بالأمن الوطني. فالصين لا تخشى العواقب الاجتماعية والاقتصادية التي قد تترتب على انهيار كوريا الشمالية فحسب، بل إنها تخشى أيضاً العواقب الاستراتيجية المترتبة على توحيد شطري شبه الجزيرة ــ وخاصة أن المؤسسة العسكرية الأميركية سوف تتمكن من الوصول إلى بعض الأراضي على حدودها من خلال تحالفها مع كوريا الجنوبية.

الواقع أن مجرد التصريح من جانب الولايات المتحدة بأنها لا تعتزم استغلال هذه الميزة العسكرية لن يكون كافياً لتهدئة مخاوف الصين. فزعماء الصين يتذكرون أن الولايات المتحدة وعدت الرئيس السوفييتي ميخائيل جورباتشوف بأن إعادة توحيد شطري ألمانيا والتحول الديمقراطي في أوروبا الشرقية لن يعني توسع منظمة حلف شمال الأطلسي شرقا. لذا فإن الأمر يتطلب تعهداً أكثر قوة بمراعاة المخاوف الأمنية الأساسية بشأن كوريا الجنوبية. ولن تحرر الصين نفسها من التورط في سياسة حافة الهاوية التي تنتهجها كوريا الشمالية، ولن تصبح أكثر قدرة على السيطرة على سلوكيات الشمال، ما لم تضمن أمنها أولا.

ولكن التعاون الصيني، برغم كونه ضروريا، فلن يحل مشكلة كوريا الشمالية من تلقاء ذاته. وينبغي لأي نهج شامل في التعامل مع هذه القضية أن يدرك سرعة التغيير الداخلين وخاصة في أذهان المواطنين العاديين في كوريا الشمالية. والأمر ببساطة أن الكوريين الشماليين ليسوا معزولين الآن بقدر ما كانوا من قبل، فقد أصبحوا أكثر إدراكاً لفقرهم الشديد، وهو ما يرجع في الأساس إلى زيادة معدلات التجارة ونشوء روابط أوثق مع الصين المزدهرة.

ولابد من تشجيع هذا التغيير الداخلي، لأنه أكثر فعالية من الضغوط الخارجية في التأثير على سلوك النظام. ولكن هذا التشجيع لابد أن يتم بطرق لا تثير مخاوف كوريا الشمالية من تدميرها بوسائل غير مباشرة. والواقع أن اقتراح الرئيس الكوري الجنوبي بارك جيون هاي بتقديم المساعدات الإنسانية على الرغم من ارتفاع حدة التوترات مؤخراً يشكل بداية في الاتجاه الصحيح.

إن أرواح الكوريين الشماليين العاديين لا تقل أهمية عن أمن جيران كوريا الشمالية. والأمر يتطلب نهجاً شاملا ــ يركز على البعد الإنساني بقدر ما يركز على البعد الأمني. ويبقى لنا أن نرى ما إذا كان هذا النهج سوف يتطلب من التبصر والشجاعة قدراً أعظم من ذلك الذي قد يتمكن من حشده الزعماء السياسيون اليوم في كوريا الجنوبية والغرب والصين.

ترجمة: أمين علي          Translated by: Amin Ali

Copyright Project Syndicate

يون يونج كوان وزير خارجية جمهورية كوريا سابقا، وأستاذ زائر حالياً لدى جامعة برلين الحرة والمعهد الألماني للشؤون الدولية والأمنية.

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