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Maritime Row with China Forces Philippines to Upgrade Defense

Philippine Marines during an amphibious assault training exercise. Image by Wikimedia Commons.
Philippine Marines during an amphibious assault training exercise. Image by Wikimedia Commons.

A maritime dispute with China has forced the Philippines to review its defense capabilities. Tension arose earlier this year when Beijing and Manila accused each other of illegally occupying the waters near the disputed Scarborough Shoals in the South China Sea.

The government has already dispatched several diplomatic missions seeking military agreements or cooperation with various countries in the Asia-Pacific.

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L’Asie du Sud-Est, foyer des guerres civiles les plus longues

L’Asie du Sud-Est ne se limite pas à ses plages de sable blanc, ses temples et ses complexes hôteliers: c’est également une des zones au monde les plus ravagées par les conflits armés. Le Laos, le Cambodge et le Vietnam, pour ne citer qu’eux, sont parmi les pays qui ont été le plus bombardés au cours du siècle dernier. Plus d’un tiers des bombes à fragmentation lâchées au Laos par les États-Unis entre 1964 et 1973 n’ont pas explosé [en français] et sont toujours réparties à travers tout le pays. Anna MacDonald, responsable de la campagne internationale «Contrôlez les armes » lancée par Oxfam, décrit la vie calme mais dangereuse des campagnes [en français] laotiennes :

“En descendant de l’avion dans la province de Xieng Khuang, nous nous sommes trouvés en pleine campagne. Partout, il y a des champs avec des buffles d’eau et des rizières, et la campagne vallonnée est émaillée de petites exploitations agricoles et de traditionnelles maisons en bois. C’est un paysage agréable et paisible qui nous fait oublier que l’héritage meurtrier laissé par les période de guerre est partout – 100% des villages de ce secteur sont confrontés à la présence d’engins non explosés dans leurs champs et aux alentours.”

Alors que la guerre du Vietnam continue de hanter la région, l’Asie du Sud-Est souffre de blessures plus récentes qu’il lui faut panser. Il y a, par exemple, l’actuelle guerre civile la plus longue que le monde ait jamais connu [en français], impliquant l’Armée Karen de libération nationale qui lutte pour l’indépendance [en français] face au Myanmar depuis 60 ans.

Le site Burma Matters Now fait part de l’impact de la guerre sur les civils innocents qui vivent à la frontière du Myanmar et de la Thaïlande :

“Pour beaucoup, c’est devenu une routine de devoir quitter leurs maisons trois ou quatre fois par an, en emmenant tout ce qu’ils peuvent porter, avant que les soldats n’arrivent. A chaque fois, des milliers de villageois sont obligés de s’enfoncer encore plus en avant dans la jungle hostile afin d’échapper aux soldats qui font irruption. En se cachant, ces familles se sont sévèrement privées d’accès à la nourriture et vivent dans des abris plus que rudimentaires.”

Selon The Irrawaddy, on estime à 450 000 le nombre de civils déplacés [en anglais] et actuellement localisés dans l’est et le sud-est du Myanmar du fait des guerres civiles. Et tandis que l’union nationale karen et le gouvernement central du Myanmar ont signé un cessez-le-feu [en anglais] en janvier dernier, chaque partie n’a cessé d’accuser l’autre de constamment violer [en anglais] l’accord.

Pendant ce temps, le très maoïste parti communiste des Philippines [en anglais] mène dans les campagnes une véritable révolution armée depuis 1969, faisant de ce conflit la plus longue insurrection communiste au monde.

Voici, ci-dessous, les photographies des femmes combattantes [en anglais] de l’armée rouge ainsi que d’une fête célébrant l’anniversaire du parti [en anglais] dans un village reculé sur l’île de Mindanao.

Des femmes combattantes de l’Armée Rouge aux Philippines. Image fournie par Philippine Revolution Web Central.

42ème anniversaire du parti communiste dans le nord-est de Mindanao. Image fournie par Philippine Revolution Web Central.

Les négociations de paix entre le gouvernement philippin et les rebelles communistes sont actuellement suspendues. Le gouvernement accuse les rebelles d’être responsables de l’état persistant de sous-développement du pays. Il les accuse également de recourir à des pratiques criminelles comme l’extorsion et l’enlèvement pour financer leurs opérations. En attendant, les rebelles prétendent avoir survécu aux nombreuses offensives militaires menées à leur encontre par le gouvernement au cours des quatre dernières décennies grâce au soutien de la population.

La guerre qui fait rage à Mindanao aux Philippines a poussé des milliers d’habitants à quitter leur domicile. Les réfugiés sont appelés ‘bakwit’ (ce qui signifie “évacuer” en argot). Le père Felmar Castrodes Fiel, qui travaille pour la Société du Verbe Divin (SVD), raconte l’histoire familière des problèmes rencontrés par les bakwit [en anglais]:

“…la rebellion a causé au moins 50 000 morts, chassé 2 millions de personnes de leur foyer, a détruit plus de 500 mosquées, 200 écoles et 35 villes et villages.

A Mindanao, “bakwit” est un mot répandu. Il fait référence à des habitants qui sont pris entre les tirs croisés des “dissidents” et ceux de l’armée, et n’ont pas d’autre choix que de fuir leur lieu d’habitation afin de ne pas se retrouver au cœur de la bataille.”

Les mouvements séparatistes prospèrent également dans le sud de la Thaïlande [en anglais] et dans le sud des Philippines. En Thaïlande, l’insurrection islamique s’est particulièrement intensifiée ces dernières années, et certains analystes pensent que ce conflit pourrait bientôt devenir la plus importante insurrection en Asie [en anglais].

Les gros titres internationaux font rarement mention des actuels conflits que vit l’Asie du Sud-Est. C’est d’autant plus regrettable que cela n’aide pas au dialogue international, ni à une meilleure compréhension des divers conflits et encore moins à leur trouver des solutions.


For further information on the topic, please view the following publications from our partners:

Inside Southeast Asia: First Annual Conferencefrom the Institute of Peace and Conflict Studies (IPCS), New Delhi , India.

Migration Between South and Southeast Asia: Overview of Trends and Issuesfrom the Institute of South Asian Studies (ISAS), Singapore, Singapore.

Resolving Southeast Asian Territorial Disputes: A Role for the ICJfrom the Institute of Peace and Conflict Studies (IPCS), New Delhi , India.


For more information on issues and events that shape our world please visit the ISN’s Security Watch and Editorial Plan Dossiers.

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Sudeste Asiático: Hogar de las guerras civiles más largas del mundo

El Sudeste asiático es más que playas de arena blanca, templos y complejos turísticos: también es una de las regiones del planeta que más ha sido devastada por la guerra. Laos, Cambodia y Vietnam, por ejemplo, se encuentran dentro de los países más bombardeados del mundo durante el siglo pasado. Alrededor de un tercio de las bombas de racimo dejadas caer por los Estados Unidos en Laos entre 1964 y 1973 no detonaron y siguen esparcidas a través del país. Anna MacDonald, jefa de la Campaña de Control de Armas de Oxfam International, señala el silencioso, pero peligroso escenario rural [en] de Laos:

“Al bajar del avión en la provincia de Xieng Khuang estábamos en un área muy rural. Campos con abundancia de búfalos de agua y arrozales, y el paisaje montañoso está atravesado por numerosos campos de agricultores y pequeñas casas de madera tradicionales. Se trata de un lugar pacífico y tranquilo que contrasta con el mortal legado de tiempos de guerra que está por todas partes – el 100% de las aldeas aquí tienen municiones sin estallar (UXO) en sus campos y alrededores.”

Mientras que la guerra de Vietnam sigue acosando a la región, también hay nuevas heridas de la guerra de las que hay que tener cuidado en todo el sudeste asiático. Por ejemplo, la guerra civil en curso más larga del mundo implica al Ejército de Liberación Nacional Karen, que ha estado luchando por la independencia de Myanmar en los últimos 60 años.

Burma Matters Now comparte el impacto de la guerra [en] sobre los inocentes civiles que viven en la frontera entre Myanmar y Tailandia:

“Para muchos, se ha convertido en rutina salir de casa con las pocas cosas que puedan llevar sobre sus espaldas antes que los soldados lleguen tres o cuatro veces al años. Miles de campesinos se ven obligados a viajar cada vez más profundamente en la selva hostil, donde no puedan ser encontrados por los soldados que llegan. En la clandestinidad, estas familias tienen acceso muy limitado a alimentos, y viven en los refugios más rudimentarios.”

De acuerdo a The Irrawaddy, hay un estimado de 450,000 civiles desplazados internamente [en] localizados en la actualidad en Myanmar oriental y suroriental debido a las guerras civiles. Y mientras la Karen National Union y el gobierno central de Myanmar firmaron un cese al fuergo [en] el pasado mes de enero, ambos partidos se han acusado mutuamente de violar [en] constantemente el acuerdo.

Entre tanto, el Partido comunista de Filipinas [en]de influencia maoista, ha estado llevando a cabo una revolución armada en la zona rural del país desde 1969, en lo que es la insurgencia comunista más larga del mundo.

Debajo se puede apreciar fotos de mujeres combatientes del Ejército Rojo y una celebración del aniversario del partido en una remota villa en la isla de Mindanao.

Las negociaciones de paz entre el gobierno filipino y los rebeldes comunistas están actualmente suspendidas. El gobierno culpa a los rebeldes por la contínua falta de desarrollo del país. También les acusa de recurrir a actividades delictivas como la extorsión y el secuestro para financiar sus operaciones. Mientras tanto, los rebeldes afirman que han sobrevivido a las numerosas ofensivas militares del gobierno en las últimas cuatro décadas, debido a que han contado con el apoyo público.

La guerra en Mindanao en las Filipinas ha obligado a miles de residentes a huir de sus hogares. A los refugiados se les llama ‘bakwit” (jerga para evacuar). FR. Felmar Castrodes Fiel, de la Sociedad del Verbo Divino (SVD), narra la historia familiar de problemas que enfrentan los bakwit [en]:

“… La rebelión ha matado al menos a 50.000 personas, impulsado a 2 millones a abandonar sus hogares, destruyó más de 500 mezquitas, 200 escuelas y 35 ciudades y pueblos.

En Mindanao, “bakwit” es una palabra popular. Se refiere a los residentes desplazados que se encuentran atrapados en el fuego cruzado entre “elementos sin ley” y los militares, y no tienen más remedio que huir de sus hogares para evitar ser atrapados en la batalla.”

Los movimientos separatistas también están prosperando en el sur de Tailandia [en] y el sur de Filipinas. La insurgencia islámica de Tailandia, en particular, se ha intensificado en los últimos años, y algunos analistas creen que pronto podría convertirse en la mayor insurgencia de Asia.

Los titulares mundiales rara vez mencionan las guerras en curso del sudeste asiático. Esto es lamentable, ya que impide el diálogo mundial y la comprensión de los diversos conflictos y – en definitiva – de su resolución.


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Inside Southeast Asia: First Annual Conferencefrom the Institute of Peace and Conflict Studies (IPCS), New Delhi , India.

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جنوب شرق آسيا: موطن أطول الحروب الأهلية المستمرة في العالم

المنطقة إحدى أكثر المناطق التي دمرتها الحروب على هذا الكوكب. لاوس، كمبوديا، وفيتنام، على سبيل المثال، تعتبر تلك البلدان بين أكثر البلدان التي تعرضت للقذف في العالم على مدار القرن الماضي. تقريبا ثلث القنابل العنقودية التي قذفتها الولايات المتحدة على لاوس في الفترة بين 1964 و1973 لم تنفجر بعد وما زالت مشتته ومنتشرة عبر البلاد. تلخص آنا ماكدونالد، مديرة حملة أوكسفام للحد من الأسلحة المشهد الهادئ الخطير في نفس الوقت لريف لاوس:

عند النزول من الطائرة في محافظة زيانجهوانج كنا في وسط منطقة ريفية جداً. انتشار المراعي والمياه والجاموس ومحصول الأرز، وتقاطع الريف والتلال مع مراعي المزارعين والمنازل التقليدية الصغيرة المبنية من الخشب. مشهد هادئ ومسالم يعطي فكرة مضلله عن ارث الحرب المميتة التي تنتشر في جميع الأرجاء – 100% من القرية تحتوي على قنابل وألغام لم تنفجر بعد منتشرة في الحقول وما حولها.

وبينما يخيم شبح الحرب الفيتنامية على المنطقة، توجد جروح حديثة نتجت عن حرب تستوجب الالتفات إليها والاهتمام بها في جنوب شرق آسيا. مثل الحرب الأهلية المستمرة الأطول في العالم والتي يتورط فيها جيش كارين للتحرير الوطني، الذي يحارب من أجل استقلال ميانمار على مدار 60 عاماً مضت وحتى الآن.

ينشر حاليا موقع “قضايا بورما” تأثير الحرب على الأبرياء من المدنين الذين يعيشون على الحدود بين ميانمار وتايلاند:

“بالنسبة للعديد، أصبح الأمر عادة وروتين أن يتركوا منازلهم قبل وصول الجنود وذلك ثلاث أو أربع مرات في السنة مع ما يمكن حمله من متاع وممتلكات على ظهورهم. يتم إجبار الآلاف من القرويين كل مرة للسفر في الأدغال الخطرة حتى يختبئوا من الجنود القادمين. وفي أماكن الاختباء، تمتلك تلك العائلات القليل من الطعام والشراب، ويعيشون في أبسط المساكن البدائية.

وفقاً لموقع إيراوادي، يوجد ما يقرب من 450,000 مواطن مدني تم تهجيره داخل البلاد ومتواجدين حالياً في شرق وجنوب شرق ميانمار نتيجة للحرب الأهلية. وعلى الرغم من توقيع جيش كارين للتحرير الوطني وحكومة ميانمار المركزية على اتفاقية وقف إطلاق النار في يناير/ كانون الثاني الماضي أتهم كل من الطرفين بعضهما البعض باختراق الاتفاقية.

في هذه الأثناء، شن الحزب الشيوعي في الفلبين المتأثر بالماوية ثورة مسلحة على الريف منذ عام 1969، جاعلين منها أطول تمرد شيوعي في العالم.

بالأسفل صور للمقاتلات النسوة في الجيش الأحمر واحتفال بالذكرى السنوية في قرية نائية في جزيرة مندناو.

النسوة المقاتلات في الجيش الأحمر في الفلبين. الصورة من موقع الثورة الفلبينية.

النسوة المقاتلات في الجيش الأحمر في الفلبين. الصورة من موقع الثورة الفلبينية.الاحتفال بالذكرى السنوية 42 للحزب الشيوعي في شمال شرق منطقة مندناو. الصورة من موقع الثورة الفلبينية.

الاحتفال بالذكرى السنوية 42 للحزب الشيوعي في شمال شرق منطقة مندناو. الصورة من موقع الثورة الفلبينية.

تعد مفاوضات السلام بين الحكومة الفلبينية والمتمردين الشيوعيين متوقفة الآن. وتلوم الحكومة المتمردين على استمرار تأخر البلاد وتوقف النمو بها. كما تتهمهم باللجوء إلى الأنشطة الإجرامية مثل الاغتصاب والسرقة والخطف لتمويل عملياتهم. في الوقت نفسه، يدعي المتمردون بأنهم نجوا من الاتهامات العسكرية العديدة من قبل الحكومة في العقود الأربعة الماضية بسبب تمتعهم بالدعم الشعبي العام.

أجبرت الحرب قي مندناو في الفلبين آلاف السكان على هجر منازلهم. يطلق على الملاجئ لفظ “باكويت” أي إخلاء. يروي فيلمار كاسترود فيل، من مجتمع العالم المقدس، عن المشاكل والعقبات التي تواجه باكويت:

…نتج عن الثورة وفاة 50,000 شخص على الأقل، وتشرد أكثر من 2 مليون، وتدمير أكثر من 500 مسجد، و200 مدرسة، و35 مدينة وقرية.

في مندناو، تعتبر كلمة “باكويت” كلمة شائعة. تعود على السكان المهجرين الذين يعيشون في المناطق مكان تبادل النيران بين “العناصر غير الشرعية” والجيش ولا يوجد لديهم أي خيار إلا إخلاء منازلهم لتجنب التعرض للقذف أثناء المعارك.

كما تنتشر حركات منشقة في جنوب تايلاند وجنوب الفلبين. كثف التمرد الإسلامي في تايلاند، تحديدا، في السنوات الأخيرة، ويعتقد بعض المحللين أنه ربما يصبح هذا التمرد أكبر تمرد في آسيا.

قليلاً ما تذكر عناوين الأخبار العالمية الحروب الجارية في جنوب شرق آسيا. ويعتبر هذا الأمر سيء لأنه يمنع الحوار والنقاش العالمي وفهم الصراعات المختلفة و – أخيرا – إيجاد حلول لها .


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Investissements chinois : aubaine ou malédiction pour l’Asie du Sud-Est ?

Les manifestations [en français] spontanées contre les coupures de courant en Birmanie ont été relayées par les médias en mai 2012, le gouvernement n’autorisant que rarement les rassemblements anti-gouvernementaux. Fait plus remarquable encore, des manifestations se sont tenues devant l’ambassade de Chine à Rangoon, la capitale birmane. Les manifestants se sont rassemblés et ont uni leurs voix contre la décision du gouvernement de vendre les réserves d’énergie limitées de leur pays à la Chine. Voici un commentaire posté sur la page Facebook de Eleven Media Group [birman], l’un des plus importants groupes médiatiques privés du Myanmar, qui se fait l’écho d’un sentiment largement partagé parmi les consommateurs birmans :

“70% de l’électricité fournie à Rangoon provient des centrales hydro-électriques de Law Pi Ta et de Ye Ywar, et l’électricité de la centrale Shwe Li est envoyée en Chine, il y a donc une pénurie d’électricité à Rangoon. Pourquoi ? Allez donc couper le courant en Chine !”

Protest against electricity shortages around City Hall, Yangon. Image from Facebook page of CJMyanmar.

Manifestation contre les coupures de courant aux abords de la mairie à Rangoon. Image postée sur la page Facebook de CJMyanmar.

 

La Chine commerce avec l’Asie du Sud-Est depuis des siècles. Toutefois, des années de croissance économique exceptionnelle ont amené la Chine à devenir un investisseur majeur dans la région. La Malaisie est sur le point de devenir le troisième partenaire économique de la Chine, derrière le Japon et la Corée du Sud. En 15 ans, la Chine a investi 8,8 milliards de dollars US au Cambodge et est ainsi devenue le premier émetteur d’investissements dans le pays. L’année dernière, la Chine a également dépassé la Thaïlande et le Vietnam en matière d’investissements au Laos.

Les capitaux chinois financent de nombreux projets à long terme dans l’hydroélectricité, l’exploitation minière, forestière et agricole, les transports et les infrastructures de la région. Ces investissements sont généralement bien accueillis grâce aux emplois qu’ils créent et à leur impact positif sur l’économie locale.

Cependant, on assiste également à l’émergence de mouvements s’opposant à cette expansion économique agressive de la Chine. Ce rejet est en partie alimenté par des courants nationalistes, les magnats locaux n’acceptant pas la concurrence étrangère ; mais cela pose également le problème de la survie et des droits humains des milliers de résidents déplacés à la suite de projets de développement financés par la Chine.

Un barrage colossal aux frais de la Chine

Ayeyarwaddy River, Myanmar. Photo from Flickr page of DamienHR used under CC license Attribution-ShareAlike 2.0 Generic (CC BY-SA 2.0).La rivière Ayeyarwaddy, au Myanmar. Photo issue de la page Flickr de DamienHR, utilisée sous Licence CC Attribution-ShareAlike 2.0 Generic (CC BY-SA 2.0).

L’année dernière, le gouvernement civil birman a suspendu [en français] un projet de barrage sur la rivière Irrawaddy financé par la Chine après qu’un mouvement citoyen s’est opposé à sa construction qui aurait entrainé l’expulsion de milliers de villageois. Ce fut peut-être la première fois que le gouvernement soutenu par la junte militaire répondait positivement à une pétition lancée par les citoyens.

Ce commentaire [en birman] d’un internaute du Myanmar sur le site 11-media.com traduit un avis partagé au sein du pays après l’annonce du retrait du projet :

“Je remercie de tout mon cœur M. le Président pour avoir courageusement décidé de répondre aux attentes de ses citoyens, malgré les conséquences de cette décision sur l’approvisionnement en énergie de la Chine, qui défend les intérêts du Myanmar au Conseil de Sécurité de l’ONU ; et malgré les répercussions juridiques de l’annulation d’un contrat.”

La question des terres au Cambodge

Les agriculteurs cambodgiens se sont également opposés à la confiscation de leurs terres par la Chine. Selon le Cambodian Center for Human Rights, le gouvernement du Cambodge aurait depuis 1994 cédé 4 615 745 hectares en concessions à 107 firmes détenues par les Chinois, dont 3 374 328 ha de concessions forestières, 973 101 ha de concessions foncières et 268 316 ha de concessions minières.

Land disputes often lead to militarization in Cambodia. Photo from Licadho.Les différends territoriaux sont souvent à l’origine d’une militarisation croissante du Cambodge. Photo de Licadho.

Dans cet article, le journaliste Alex Watts explore les raisons pour lesquelles la Chine est devenue l’investisseur phare du gouvernement cambodgien:

“A la vitesse où ça va, il faudra bientôt un visa chinois pour pénétrer sur le sol cambodgien, avec toutes ces parcelles de terrains bradées à la puissance la plus vorace d’Asie.

Certains activistes tentent de nous prévenir que, si cela continue, la plupart des parcs nationaux du Cambodge et de ses réserves naturelles pourrait être cédée aux investisseurs chinois.
Ils soulignent que la préférence du gouvernement cambodgien va à la Chine car elle est le premier émetteur d’investissements et d’aides financières du pays, et est moins regardante sur des questions aussi insignifiantes que celles des droits humains et de l’expulsion des villageois.”

Investissements aux Philippines

Parallèlement, d’importants investissements chinois aux Philippines ont été souillés par des accusations de corruption. Les projets National Broadband Network et Northrail ont été annulés par le gouvernement après qu’il a été révélé que des pots-de-vin avaient été versés par des entreprises chinoises afin d’obtenir le soutien de fonctionnaires philippins. L’ancien président du gouvernement des Philippines a lui-même été accusé d’avoir reçu des commissions en échange de son soutien aux très gros contrats.

Chinese firm ZTE was embroiled in a corruption scandal in the Philippines

L’entreprise chinoise ZTE s’est embourbée dans un scandale lié à la corruption aux Philippines.

Un autre accord controversé, mis au grand jour par un sénateur philippin, prévoit la location des meilleures terres agricoles du pays à des entreprises chinoises. Le sénateur a utilisé des arguments constitutionnels et de souveraineté pour s’opposer au contrat.

Si les Philippins se sont d’abord réjouis de l’annulation de ces projets aberrants et hors de prix, ces problèmes ont également impacté le flux des investissements chinois dans le pays.

Le blogueur Bong Mendoza s’inquiète de l’impact que cela pourrait avoir sur les relations entre les deux pays :

“Les relations sino-philippines sont certainement à un des niveaux les plus bas de tous les temps. Même au sommet de la crise du Mischief Reef (1995 – 1997), les liens économiques continuaient à se resserrer et l’effet sur les liens humains était minimal. Désormais, la valeur de la coopération économique avec la Chine est remise en question en raison du sentiment qu’elle a été accomplie grâce à la corruption (NBN-ZTE, Northrail par exemple).”

Il ne fait aucun doute que l’émergence de la Chine en tant que puissance économique mondiale bénéficie énormément à ses voisins d’Asie du Sud-Est en mal de liquidités. Mais alors que la Chine augmente son poids économique, elle doit être prête à rendre compte des conséquences que peuvent avoir ses actions. Elle ne devrait pas considérer l’Asie du Sud Est comme un autre marché à dominer mais comme un partenaire économique ancien avec des coutumes, des traditions et des systèmes politiques uniques. En bref, si l’argent de la Chine peut transformer des villages pauvres en communautés prospères, il peut également être utilisé pour détruire l’environnement, violer les droits humains et aggraver la corruption dans la région. Le refus de la Chine de reconnaître l’impact de ses investissements pourrait contraindre les pays sud-asiatiques à se mettre en quête de nouveaux financements.


For further information on the topic, please view the following publications from our partners:

Chinese Perspectives on Investing in Australiafrom the Lowy Institute for International Policy, Sydney, Australia.

Chinese Outward Direct Investments in Spainfrom the Chatham House, London, United Kingdom.

Chinese Direct Investment in Europe: Facts and Fallaciesfrom the Chatham House, London, United Kingdom.


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