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Accord avec l’Iran: convaincre à domicile.

Handshake Iran US, courtesy of Zereshk /Wikimedia Commons

WASHINGTON, DC – Les premières déclarations du gouvernement américain concernant « l’accord préliminaire sur le programme nucléaire iranien » se sont surtout concentrées sur le succès de l’accord obtenu par les Etats-Unis et l’Occident. L’Iran a accepté d’arrêter l’enrichissement de l’uranium au-delà de 5% de concentration ; de neutraliser ses réserves d’uranium enrichi à près de 20% ; de cesser d’accumuler l’uranium enrichi à 3,5% ; de renoncer à la « prochaine génération de centrifugeuses » ; de fermer son réacteur au plutonium ; et d’autoriser de nouvelles inspections complètes de ses installations nucléaires. En retour, l’Iran obtient  “une levée limitée, temporaire, ciblée et réversible » des sanctions internationales.

L’accord ne couvre que les six prochains mois durant lesquels les deux parties tenteront de parvenir à un accord définitif complet. Pour l’instant, et comme l’a exprimé le président Barack Obama, du point de vue américain, « l’Iran doit maintenant prouver au monde que son programme nucléaire ne sera qu’à des fins exclusivement pacifiques. »

Le fait de présenter ainsi la situation dénote la difficulté de vendre un accord même limité et temporaire à un Congrès américain sceptique. Le mécontentement manifeste d’Israël concernant l’ensemble du processus de négociation, un sujet que le Premier ministre Benyamin Netanyahu n’a eu de cesse de soulever auprès de quiconque lui prêtait une oreille attentive au cours de ces trois derniers mois, résonne très fortement auprès de ses nombreux amis au Congrès.

En effet, la position d’Israël conforte les opposants républicains d’Obama qui notent la faiblesse et la naïveté de ses talents de négociateur avec l’Iran, un pays qui persiste à qualifier les Etats-Unis de « grand satan. » Les Républicains comme les Démocrates menacent de voter un nouvel ensemble de sanctions dures contre l’Iran en décembre. Obama doit donc se concentrer autant à renforcer sa position vis-à-vis des partisans de la ligne dure en interne qu’à affirmer sa fermeté auprès des négociateurs iraniens.

Ceci n’est pas étonnant. On peut espérer que l’annonce du gouvernement iranien à son peuple a été de nature similaire, en négatif, et concentrée sur les importantes concessions obtenues par les négociateurs iraniens. Elles comprennent la suspension des sanctions internationales sur les exportations de pétrole, d’or et de voitures, ce qui pourrait rapporter 1,5 milliard de dollars de revenus ; le déblocage de 4,2 milliards de dollars résultant de la vente de pétrole ; et la libération des aides boursières du gouvernement iranien à l’intention des étudiants iraniens inscrits à l’étranger.

Tout comme le président Obama, le président iranien Hassan Rouhani devra lui aussi mobiliser un soutien à cet accord, surtout en réduisant l’inflation et en faisant en sorte d’assurer la reprise de son économie. S’il parvient à désamorcer les tensions internes, surtout au sein de la classe moyenne rétive, le crédit en reviendra au gouvernement, et la garde républicaine iranienne et les autres partisans de la ligne dure s’en trouveront affaiblis.

L’Occident n’a plus qu’à espérer que ce scénario se vérifiera effectivement en Iran, parce que l’espace politique pour n’importe quel accord diplomatique significatif – que ce soit la volonté mise en œuvre ou l’espace pour y parvenir – se crée à domicile. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir avec des promesses d’améliorer l’économie. Rouhani ne parviendra à contrecarrer l’influence des partisans de la ligne dure qui chercheraient à faire opposition à tout accord définitif que si la population iranienne profite d’un répit économique, et l’attribue à son administration.

Le véritable test de cet accord intermédiaire sera donc de savoir si les deux parties seront en mesure de s’assurer l’espace national suffisant pour poursuivre les négociations. Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés – et pas uniquement du fait des dangereuses conséquences géopolitiques d’une bombe iranienne. Comme le dit Obama, « si l’Iran saisit cette opportunité, le peuple iranien bénéficiera de sa participation à la communauté internationale, et nous pourrons alors commencer à nous défaire de la méfiance qui sépare nos deux nations. L’Iran pourrait alors s’engager avec dignité sur une voie de renouveau dans ses relations avec le monde fondé sur un respect mutuel. »

Imaginons juste un instant ce à quoi pourraient ressembler le Moyen Orient et l’Asie centrale si les Etats-Unis et l’Iran reprenaient le dialogue. Comme nous avons pu le constater brièvement après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, le trafic de drogue depuis l’Afghanistan pourrait considérablement diminuer. En outre, la probabilité d’un accord régional incluant l’Iran, l’Inde, le Pakistan, la Russie, la Chine, la Turquie, l’Union Européenne, et les Etats-Unis serait plus sûre, permettant ainsi de définir un cadre pour assurer sécurité et croissance économique, ce que les diplomates, depuis Henry Kissinger jusqu’au défunt Richard Holbrooke, ont toujours affirmé être une condition nécessaire pour une paix durable en Afghanistan.

Mais ce qui est peut-être plus important, la paix en Syrie deviendrait alors possible – une paix possiblement durable même – si les Etats-Unis et l’Iran rétablissaient leur dialogue, lequel aurait beaucoup plus de poids aux yeux du régime du président Bashar al-Assad que la Russie. Après tout, ce sont les combattants du Hezbollah, les correspondants libanais de l’Iran, qui ont eu un rôle décisif dans la bataille contre l’opposition l’été dernier.

L’Iran a depuis longtemps exprimé sa volonté de récupérer son rôle historique de puissance régionale – et même mondiale – une ambition qui ne peut que croître devant la montée en puissance du statut géopolitique de la Turquie. Et l’Iran et la Turquie se classent respectivement au 17ème et 18ème rang mondial en terme de population, chacun avec des élites sophistiquées et un passé millénaire et illustre.

Le grand gagnant de cet accord intermédiaire avec l’Iran est la cause de la diplomatie elle-même. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, la haute représentante de l’UE Catherine Ashton, et les autres participants aux négociations – tous aidés en cela par des équipes diplomatiques compétentes – ont travaillé d’arrache-pied sur les termes de cet accord pendant de longs mois, restant autour de la table, à coup de compromis, de fermeté et d’aménagements des attentes des multiples participants (dont la presse). L’administration Obama s’est engagée à jouer le rôle de chef de file mondial par le biais de sa puissance civile plutôt que militaire. C’est précisément ce qu’il fallait faire.

Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats

Copyright Project Syndicate


Anne-Marie Slaughter, ancienne directrice de la planification politique au Département d’Etat américain, est présidente et directrice générale de la New America Foundation et professeur en sciences politiques et relations internationales à l’Université Princeton.


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العودة بصفقة إيران إلى الديار

Handshake Iran US, courtesy of Zereshk /Wikimedia Commons

واشنطن، العاصمة ــ تركزت تصريحات حكومة الولايات المتحدة الأولية بشأن “اتفاق الخطوة الأولى حول برنامج إيران النووي” في المقام الأول على الصفقة الكبرى التي حصلت عليها الولايات المتحدة والغرب. فقد وافقت إيران على وقف تخصيب اليورانيوم بدرجة نقاء أعلى من 5%؛ وتحييد مخزونها من اليوارنيوم المخصب بدرجة نقاء تقترب من 20%؛ ووقف بناء مخزونها من اليورانيوم المخصب بدرجة نقاء 3.5%؛ والتخلي عن “الجيل القادم من أجهزة الطرد المركزي”؛ وإغلاق مفاعل البلوتونيوم؛ والسماح بعمليات تفتيش جديدة مكثفة لمنشآتها النووية. وفي المقابل تحصل إيران على “تخفيف محدود ومؤقت وموجه ويمكن التراجع عنه” للعقوبات الدولية.

ويغطي الاتفاق الأشهر الستة المقبلة فقط، وخلال هذه الفترة سوف يحاول الجانبان التوصل إلى اتفاق شامل نهائي. وفي الوقت الحالي، على حد تعبير الرئيس باراك أوباما، فإن العبء يظل على إيران، من منظور الولايات المتحدة، “لكي تثبت للعالم أن برنامجها النووي سوف يقتصر على الأغراض السلمية”.

الواقع أن وضع المسألة في هذا الإطار يعكس الحاجة إلى الترويج ولو لصفقة محدودة مؤقتة في الكونجرس الأميركي المتشكك. ويتردد صدى استياء إسرائيل من عملية التفاوض برمتها، والذي أكد عليه رئيس الوزراء بنيامين نتنياهو لكل من استمع إليه على مدى الأشهر الثلاثة الماضية، بوضوح بين العديد من أصدقاء إسرائيل في الكونجرس الأميركي.

والواقع أن موقف إسرائيل يعزز رغبة معارضي أوباما الجمهوريين في تصويره على أنه ضعيف وساذج في التفاوض مع إيران، الدولة التي لا تزال تصف الولايات المتحدة بأنها “الشيطان الأعظم”. ويهدد كل من الجمهوريين والديمقراطيين بتمرير جولة جديدة من العقوبات الصارمة ضد إيران في ديسمبر/كانون الأول. وبالتالي فيتعين على أوباما أن يركز على صد المتشددين في الداخل بنفس قدر تركيزه على تبني خط متشدد في التعامل مع المفاوضين الإيرانيين.

وهذا ليس بالأمر المستغرب. وإنني لأرجو أن يكون تصريح الحكومة الإيرانية لشعبها مماثلاً ولكن في الاتجاه المعاكس، فيركز على التنازلات المهمة التي فاز بها المفاوضون الإيرانيون. ويتضمن هذا تعليق العقوبات الدولية المفروضة على صادرات إيران من النفط والذهب والسيارات، وهو ما قد يعود على إيران بنحو 1.5 مليار دولار أميركي؛ وفك تجميد 4.2 مليار دولار من عائدات بيع النفط؛ والإفراج عن دفعات المساعدات التعليمية من جانب الحكومة الإيرانية إلى الطلبة الإيرانيين الذين يدرسون في الخارج.

ويحتاج الرئيس الإيراني حسن روحاني إلى حشد التأييد للاتفاق بقدر ما يحتاج أوباما إلى نفس الشيء، وفي المقام الأول من خلال خفض معدل التضخم ودفع عجلة الاقتصاد في بلاده من جديد. وإذا خفت حدة التوترات الداخلية وخاصة بين أبناء الطبقة المتوسطة المتوترة في إيران نتيجة لهذا فإن الفضل سوف ينسب إلى الحكومة في حين تضعف سطوة الحرس الثوري الإيراني وغيره من المتشددين.

وينبغي للغرب أن يأمل أن تثبت إيران صدق نواياها المعلنة، لأن الحيز السياسي المتاح لأي اتفاق دبلوماسي معقول ــ الرغبة في التوصل إلى اتفاق وإمكانية تنفيذه ــ يصنع في الداخل في واقع الأمر. ويصدق هذا بشكل خاص عندما تصل حكومة جديدة إلى السلطة على وعد بتحسين الاقتصاد. ولن يتمكن روحاني من إضعاف سطوة المتشددين الذين قد يسعون إلى منع أي اتفاق نهائي إلا إذا شعر الناس في إيران بالتحسن الاقتصادي وأرجع ذلك التحسن إلى إدارة روحاني.

وبالتالي فإن الاختبار الحقيقي لهذا الاتفاق المؤقت هو ما إذا كان بوسع الجانبين تأمين الحيز الداخلي لمواصلة المفاوضات. ولم تكن المخاطر أعلى من حالها اليوم قط ــ وليس فقط بسبب العواقب الجيوسياسية والخطيرة التي قد تترتب على امتلاك إيران للقنبلة النووية. وعلى حد تعبير أوباما “فإذا اغتنمت إيران الفرصة فإن الشعب الإيراني سوف يستفيد من الانضمام من جديد إلى المجتمع الدولي، ويصبح بوسعنا أن نبدأ في إنهاء حالة عدم الثقة بين أمتينا تدريجيا. وسوف يزود هذا إيران بمسار كريم لصياغة بداية جديدة مع العالم الأرحب استناداً إلى الاحترام المتبادل”.

ولنتخيل هنا للحظة كيف قد يبدو الشرق الأوسط وآسيا الوسطى إذا تسنى للولايات المتحدة وإيران أن يعودا إلى تبادل الحديث مرة أخرى. كما رأينا بعد فترة وجيزة من وقوع الهجمات الإرهابية في الحادي عشر من سبتمبر/أيلول 2001، فمن الممكن تقليص تجارة المخدرات من أفغانستان بشكل حاد. وعلاوة على ذلك فسوف يصبح التوصل إلى اتفاق إقليمي يضم إيران والهند وباكستان وروسيا والصين وتركيا والاتحاد الأوروبي والولايات المتحدة أكثر ترجيحا، وهذا من شأنه أن يوفر إطار الأمن والنمو الاقتصادي الذي طالما زعم الدبلوماسيون من هنري كيسنجر إلى الراحل ريتشارد هولبروك أنه ضروري لتحقيق السلام الدائم في أفغانستان.

ولعل الأمر الأكثر أهمية هو أن التوصل إلى تسوية سلمية في سوريا سيصبح أكثر ترجيحا ــ وتزداد احتمالات دوامه ــ إذا كان بوسع الولايات المتحدة أن تتحدث مع إيران، التي تستطيع فرض قدر أعظم من نفوذها لدى نظام الرئيس بشار الأسد مقارنة بروسيا. وفي نهاية المطاف فإن مقاتلين من حزب الله، وكيل إيران اللبناني، هم الذين حولوا دفة المعركة بشكل حاسم ضد المعارضة في الصيف الماضي.

وقد أوضحت إيران منذ فترة طويلة أنها راغبة في العودة إلى مكانتها التاريخية كقوة إقليمية ــ وعالمية ــ كبرى، وهو الطموح الذي يزداد قوية بينما تراقب إيران صعود المكانة الجيوسياسية التي تحتلها تركيا. وتحتل إيران وتركيا على التوالي المرتبتين السابعة عشرة والثامنة عشرة بين بلدان العالم من حيث عدد السكان، وتتمتع كل منهما بنخب متطورة وماض قديم لامع.

إن الفائز النهائي في الاتفاق المؤقت مع إيران هو قضية الدبلوماسية ذاتها. فقد عكف وزير الخارجية الأميركي جون كيري، والممثل الأعلى للاتحاد الأوروبي كاثرين أشتون، والأطراف الأخرى في المحادثات ــ بدعم من فرق رفيعة المستوى من الدبلوماسيين ــ على إبرام تفاصيل الاتفاق على مدى أشهر عديدة، وظلوا على طاولة يساومون ويتمسكون ويديرون توقعات أطراف فاعلة متعددة (بما في ذلك الصحافة). وقد الزمت إدارة أوباما نفسها بالزعامة العالمية من خلال القوة المدنية وليس العسكرية. وهكذا تدار الأمور حقا.

ترجمة: أمين علي          Translated by: Amin Ali

Copyright Project Syndicate


آن ماري سلوتر مديرة تخطيط السياسات في وزارة الخارجية الأميركية سابقا، ورئيسة مؤسسة أميرك الجديدة ومديرتها التنفيذية حاليا، وأستاذ السياسة والشؤون الدولية في جامعة برينستون.


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El renacimiento político paquistaní

General Raheel Sharif, Chief of Army Staff of Pakistan

LAHORE – Las instituciones paquistaníes están evolucionando rápidamente. Ahora que la autoridad ejecutiva se concentra cada vez más en manos de representantes electos en vez de estar dispersa entre varias instituciones que compiten entre sí, la clase dirigente política se ha revitalizado y ha dado tres pasos importantes para fortalecer la democracia y el imperio de la ley. Pakistán, un país con una larga tradición de golpes militares, ¿está desarrollando finalmente un sistema político con buen funcionamiento?

El 27 de noviembre, el presidente paquistaní Mamnoon Hussain –según el consejo del primer ministro, como lo dicta la constitución– anunció que el General Raheel Sharif sucedería al General Ashfaq Parvez Kayani como jefe militar del Estado Mayor, aun cuando Sharif no se contaba entre los candidatos preferidos por el establishment. A diferencia de Kayani –quien dirigió el Directorado General de Operaciones Militares y la Inteligencia Interservicios (la agencia de inteligencia paquistaní) – Sharif no ocupó ninguno de los puestos que habitualmente preparan a alguien para conducir la institución mejor financiada y más influyente de Pakistán.

Este no fue el primer acto del primer ministro Nawaz Sharif en desafío contra los militares. Unos pocos días antes, pidió a la Corte Suprema que designara un tribunal especial de tres jueces para investigar los cargos de traición contra el expresidente paquistaní, el General Pervez Musharraf, por imponer el estado de excepción y suspender la constitución en noviembre de 2007.

La decisión, que según Musharraf procuró estabilizar al país y poner freno a la oleada de extremismo islámico, facilitó la remoción de docenas de jueces de alto rango de la Corte Suprema y los altos tribunales provinciales –incluido el presidente del tribunal Iftikhar Muhammad Chaudhry, el juez con mayor rango en Pakistán.

La suspensión de Chaudhry en marzo de ese año, luego de negarse a ceder ante la presión gubernamental para renunciar, incitó incesantes protestas en la comunidad legal paquistaní y lo convirtió en un símbolo del deseo del pueblo de un sistema judicial más justo e independiente. De alguna manera, este movimiento, que contribuyó a la derrota electoral de Musharraf el siguiente febrero, y el regreso de la democracia a Pakistán, prefiguró las revoluciones de 2010-2011 en Túnez y Egipto que encendieron la chispa de la primavera árabe.

Musharraf será juzgado según el artículo seis de la constitución paquistaní, según el cual «toda persona que abrogue, subvierta o deje en suspenso […] la Constitución mediante el uso o la amenaza de la fuerza, o por cualquier medio inconstitucional, será culpable de alta traición». El parlamento ha definido la alta traición como un delito castigable con la pena de muerte.

Al nombrar un tribunal especial para el juicio de Musharraf, el gobierno de Sharif está enviando una fuerte señal a los militares –en especial a sus comandantes de mayor rango– para indicarles que no están por encima de la ley. Este mensaje es especialmente importante ahora, si se consideran las dudas sobre la voluntad del gobierno que surgen de su decisión de junio pasado para dejar caer los cargos de alta traición contra Musharraf por conducir, mientras era comandante en jefe del ejército, el golpe de 1999 contra el gobierno electo, conducido por el propio Sharif.

La tercera acción del gobierno paquistaní para doblegar a los militares fue el anuncio de que el juez Tassaduq Hussain Jillani –el segundo juez más joven de la Corte Suprema– sucederá a Chaudhry, quien fue reincorporado en 2009, después de su retiro obligatorio este año. (Jillani ocupará el cargo durante solo siete meses antes de jubilarse él también). Al establecer la regla de antigüedad para la designación más importante en la Corte Suprema, Sharif despolitizó el proceso.

Estas tres acciones prometen, finalmente, garantizar el control civil de los militares y la independencia judicial. Esto daría a Pakistán una base política más sólida respecto de muchos otros grandes países musulmanes actualmente involucrados en esfuerzos similares –aunque mucho menos exitosos– para instituir una gobernanza más responsable.

Por ejemplo, en Bangladesh, el ejecutivo –es decir, la primera ministro Sheikh Hasina y su gobierno de la Liga Awami– buscan monopolizar el poder político. El poder judicial ya se ocupa de los deseos del ejecutivo; si los planes actuales tienen éxito, el partido dominante pronto controlará también la legislatura.

Si bien los militares bangladesíes observan el desarrollo de los eventos con cierta aprehensión, carecen de voluntad para instalar un gobierno provisional, como en 2007, cuando llevaron la paz y la estabilidad al país al establecer una administración tecnocrática no partidista. Desafortunadamente, a diferencia de las acciones de Sharif en Pakistán, este esfuerzo no impulsó el desarrollo de un orden político más estable.

En Egipto, los partidarios del presidente democráticamente electo Mohamed Morsi, de los Hermanos Musulmanes, aún luchan contra el ejército y las fuerzas de seguridad que lo destituyeron en julio. Mientras la oposición liberal parece incapaz de crear una organización política que pueda desafiar a los Hermanos en un marco reconocido –y, de hecho, muestra en gran medida apoyo al golpe militar– la suerte de Egipto se decide cada vez más en la calle. Incluso en Turquía, donde el imperio de la ley es relativamente fuerte y la constitución está bien establecida, la oposición no ha logrado organizar un partido político creíble con amplio apoyo del pueblo.

Gracias a los esfuerzos del gobierno de Sharif, Pakistán cuenta ahora con partidos políticos razonablemente bien desarrollados, que compiten en elecciones programadas regularmente; un sistema judicial autónomo, capaz de defender la constitución; y militares que parecen haber aceptado el control civil. Después de casi siete décadas de tumulto, Pakistán puede pronto llegar a funcionar como un modelo para otros grandes países musulmanes.

Traducción al español por Leopoldo Gurman.

Copyright Project Syndicate


Shahid Javed Burki, exministro de finanzas de Pakistán y vicepresidente del Banco Mundial, actualmente es presidente del Instituto de políticas públicas en Lahore.


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La renaissance politique du Pakistan

General Raheel Sharif, Chief of Army Staff of Pakistan

LAHORE – Les institutions pakistanaises se transforment rapidement. Maintenant que le pouvoir exécutif est de plus en plus aux mains de représentants élus, au lieu d’être dispersé entre diverses institutions qui se font concurrence,  le pouvoir politique a été régénéré et le gouvernement a pris trois mesures importantes pour renforcer la démocratie et l’État de droit. Le Pakistan, longtemps enclin aux coups d’État militaires, est-il enfin sur le point de se doter d’un système politique efficient ?

Le 27 novembre, le président pakistanais Mamnoon Hussain – agissant sur conseil du Premier ministre, comme le prévoit la constitution – a annoncé que le général Raheel Sharif succédera au général Ashfaq Parvez Kayani comme chef d’État-major de l’armée, bien que Sharif ne figurait pas au nombre des favoris de l’establishment militaire. Contrairement à Kayani – qui a dirigé les services de renseignement pakistanais (ISI) – Sharif n’a occupé aucune des fonctions qui préparent traditionnellement à diriger l’institution la mieux financée et la plus influente du Pakistan.

Ce n’est pas le premier geste de défi du Premier ministre Nawaz Sharif envers le pouvoir militaire. Quelques jours auparavant, il avait demandé à la Cour suprême de nommer un tribunal spécial de trois juges pour enquêter sur l’accusation de trahison pesant sur l’ancien président pakistanais, le général Pervez Musharraf, pour avoir imposé l’état d’urgence et suspendu la constitution en novembre 2007.

Cette décision, qui d’après Musharraf avait pour objectif de stabiliser le pays et d’enrayer la progression des extrémistes islamistes, s’est accompagnée de la révocation de dizaines de juges des Hautes Cours provinciales et de la Cour suprême, dont son président Ifthikhar Muhammad Chaudry.

La suspension de Chaudry en mars 2007, à la suite de son refus de céder aux pressions du gouvernement pour qu’il démissionne, a donné lieu à un mouvement populaire de contestation lancé par les avocats et les juges du Pakistan et en a fait un symbole de la revendication de la population pour un système judiciaire plus juste et indépendant. D’une certaine manière, ce mouvement, qui a contribué à la défaite électorale de Musharraf en février 2008 et au retour à la démocratie, a préfiguré les révolutions de 2010 et 2011 en Tunisie et en Égypte qui ont initié le printemps arabe.

Musharraf sera traduit en justice en vertu de l’article 6 de la constitution du Pakistan qui dit que « toute personne qui abroge, enfreint, ou suspend … la constitution par l’usage ou la démonstration de la force ou par tout autre moyen anticonstitutionnel sera coupable de haute trahison ». Le Parlement a défini la haute trahison comme un crime passible de la peine de mort.

En nommant un tribunal spécial pour juger Musharraf, le gouvernement Sharif envoie un message clair aux forces armées – et en particulier aux hauts-gradés – disant qu’ils ne sont pas au-dessus des lois. Ce message prend toute son importance aujourd’hui en raison des doutes concernant la détermination du gouvernement, doutes liés à l’abandon de l’accusation de haute trahison contre Musharraf pour avoir mené le coup d’État en 1999, alors qu’il était chef des armées, contre le gouvernement élu, dirigé par nul autre que Sharif.

La troisième mesure du gouvernement pour mettre les forces armées au pas a été l’annonce de la nomination du juge Tassaduq Hussain Jillani, le deuxième juge par l’ancienneté de la Cour suprême, à la succession de Chaudry, qui après avoir été rétabli dans ses prérogatives en 2009, doit aujourd’hui partir en retraite. (Jillani ne servira que sept mois avant de devoir lui aussi partir en retraite). En établissant la règle d’ancienneté pour la nomination à la fonction la plus élevée de la Cour suprême, Sharif a dépolitisé le processus.

Ces trois mesures devraient, enfin, établir le contrôle du pouvoir civil sur le pouvoir militaire et garantir l’indépendance de l’appareil judiciaire. Elles devraient également placer le Pakistan dans une situation politique plus stable que celle de plusieurs autres grands pays musulmans qui mettent aujourd’hui  en œuvre des efforts similaires – mais moins couronnés de succès – pour instituer une gestion plus responsable des affaires publiques.

Au Bangladesh par exemple, l’exécutif, à savoir la première ministre Sheikh Hasina et son gouvernement de la Ligue Awami, tente de monopoliser le pouvoir politique. Le système judiciaire est déjà asservi à l’exécutif ; si leurs projets aboutissent, le pouvoir législatif leur sera également soumis.

Si les forces armées bangladaises suivent l’évolution de la situation avec une certaine appréhension, elles n’ont pas la volonté d’installer un gouvernement de transition comme en 2007, lorsque l’armée a apporté la paix et la stabilité au pays en mettant en place une administration technocratique non partisane. Malheureusement, cette tentative, contrairement aux mesures de Sharif au Pakistan, n’a pas stimulé l’essor d’un ordre politique plus stable.

En Égypte, les partisans de Mohamed Morsi, du mouvement des Frères musulmans, continuent à s’opposer dans des combats de rue aux forces de sécurité et à l’armée, qui a déposé le président démocratiquement élu en juillet dernier. L’incapacité de l’opposition libérale à créer une organisation politique capable d’affronter les Frères musulmans dans un cadre reconnu – et son soutien de fait au coup d’État militaire – ont créé une situation où le sort de l’Égypte se décide de plus en plus dans la rue. Même en Turquie, pourtant dotée d’un État de droit et d’une constitution relativement bien établis, l’opposition a échoué à mettre sur pied un parti politique crédible bénéficiant d’un fort soutien populaire.

Grâce aux effort du gouvernement Sharif, le Pakistan compte aujourd’hui des partis politiques dignes de ce nom qui s’affrontent lors d’élections régulièrement programmées, un système judiciaire indépendant capable de défendre la constitution, et un appareil militaire qui semble avoir accepté d’être sous le contrôle du pouvoir civil. Après quelques sept décennies de troubles, le Pakistan pourrait sous peu servir de modèle à d’autres grands pays musulmans.

Traduit de l’anglais par Julia Gallin

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Shahid Javed Burki, ancien ministre des Finances du Pakistan et ancien vice-président de la Banque mondiale, est actuellement président de l’Institut d’administration publique de Lahore.


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نهضة باكستان السياسية

General Raheel Sharif, Chief of Army Staff of Pakistan

لاهور ــ إن المؤسسات الباكستانية تتطور بسرعة. فمع انتقال السلطة التنفيذية على نحو متزايد إلى أيدي ممثلين منتخبين، بدلاً من تفرقها بين مؤسسات متنافسة مختلفة، تجدد شباب المؤسسة السياسية ــ وقد اتخذت ثلاث خطوات مهمة نحو تعزيز الديمقراطية وسيادة القانون. تُرى هل بدأت باكستان، الدولة التي ابتليت طويلاً بالانقلابات العسكرية، تطور أخيراً نظاماً سياسياً عاملاً بشكل جيد؟

في السابع والعشرين من نوفمبر/تشرين الثاني، أعلن الرئيس الباكستاني ممنون حسين ــ بناء على مشورة رئيس الوزراء وكما يملي الدستور ــ أن الجنرال رحيل شريف سوف يخلف الجنرال أشفق برويز كياني رئيساً لأركان الجيش، حتى برغم أن شريف لم يكن بين المرشحين المفضلين لدى المؤسسة العسكرية. وعلى النقيض من كياني ــ الذي تولى إدارة المديرية العامة للعمليات العسكرية والخدمات الاستخباراتية (وكالة التجسس الباكستانية) ــ لم يخدم شريف في أيٍ من المناصب التي تجهز المرشح عادة لقيادة المؤسسة الأفضل تمويلاً والأكثر نفوذاً في باكستان.

ولم يكن هذا أول قرار يتحدى به رئيس الوزراء نواز شريف المؤسسة العسكرية. فقبل أيام فقط، قرر إقالة هيئة المحكمة العليا وتعيين محكمة خاصة تتألف من ثلاثة قضاة للتحقيق في اتهامات بالخيانة موجهة إلى رئيس باكستان السابق الجنرال برويز مشرف، بسبب قراره بفرض الحكم العسكري الطارئ وتعليق الدستور في نوفمبر/تشرين الثاني 2007.

وقد ساعد هذا القرار، الذي ادعى مشرف أنه كان المقصود منه تثبيت استقرار البلاد ووقف مد التطرف الإسلامي، في إزاحة العشرات من كبار القضاة من المحكمة العليا والمحاكم العليا الإقليمية ــ بما في ذلك رئيس المحكمة العليا افتخار محمد شودري، القاضي الأعلى رتبة في باكستان.

كان إيقاف شودري عن العمل في مارس/آذار من العام السابق، في أعقاب رفضه الرضوخ للضغوط الحكومية لحمله على الاستقالة، سبباً في إثارة احتجاجات عارمة من قِبَل المجتمع القانوني في باكستان، كما عمل على تحويله إلى رمز لرغبة الشعب في نظام قضائي أكثر عدالة. والواقع أن هذا التحرك، الذي ساهم في هزيمة مشرف الانتخابية في فبراير/شباط التالي وعودة الديمقراطية إلى باكستان، استبق ثورات 2010-2011 في تونس ومصر والتي أشعلت شرارة الربيع العربي.

وسوف يحاكم مشرف بموجب المادة السادسة من الدستور الباكستاني، والتي تقضي بأن “أي شخص يبطل أو يفسد أو يعلق أو يعطل مؤقتاً الدستور باستخدام القوة أو استعراض القوة أو بأي وسيلة غير دستورية أخرى يُعَد مذنباً بارتكاب جريمة الخيانة العظمى”. وقد حدد البرلمان الخيانة العظمى باعتبارها جريمة يعاقب عليها بالإعدام.

وبتعيين محكمة خاصة لمحاكمة مشرف، ترسل حكومة شريف إشارة قوية إلى المؤسسة العسكرية ــ وخاصة كبار قادتها ــ بأنهم ليسوا فوق القانون. وتشكل هذه الرسالة أهمية خاصة الآن، نظراً للشكوك المحيطة بعزم الحكومة النابع من قرارها في يونيو/حزيران الماضي بإسقاط تهمة الخيانة العظمى التي وجهت إلى مشرف بسبب قيادة انقلاب عام 1999 أثناء شغله لمنصب رئيس أركان الجيش ضد الحكومة المنتخبة والتي كان يتولى رئاستها آنذاك شريف ذاته.

وكان تحرك الحكومة الباكستانية الثالث لترويض المؤسسة العسكرية الإعلان عن أن القاضي تصديق حسين جيلاني، ثاني أقدم قاض في المحكمة العليا، سوف يخلف شودري، الذي أعيد تنصيبه في عام 2009 بعد تقاعده الإلزامي هذا العام. (سوف يخدم جيلاني سبعة أشهر فقط قبل أن يتقاعد هو أيضا). ومن خلال إرساء قاعدة الأقدمية في تعيين قضاة المحكمة العليا الأكثر أهمية، فإن شريف يضفي الطابع السياسي على العملية.

وتَعِد هذه التحركات الثلاثة أخيراً بترسيخ السيطرة المدنية على المؤسسة العسكرية وضمان استقلال القضاء. وهذا من شأنه أن يضع باكستان على مسار سياسي أكثر صحة مقارنة بالعديد من البلدان الإسلامية الكبيرة الأخرى، والتي تنهمك حالياً في جهود مماثلة ــ ولكنها أقل نجاحاً إلى حد كبير ــ لإقامة حكم أكثر خضوعاً للمساءلة.

على سبيل المثال، في بنجلاديش تحاول السلطة التنفيذية ــ وبالتحديد رئيسة الوزراء الشيخة حسينة وحكومتها من حزب رابطة عوامي ــ احتكار السلطة السياسية. وبتقوم السلطة القضائية بالفعل بتلبية طلبات السلطة التنفيذية؛ وإذا نجحت الخطط الحالية فإن الحزب الحاكم سوف يهيمن قريباً على السلطة التشريعية أيضا.

ورغم أن المؤسسة العسكرية تراقب الأحداث ببعض التوجس، فإنها تفتقر إلى الإرادة اللازمة لتنصيب حكومة انتقالية، كما فعلت في عام 2007، عندما جلبت السلام والاستقرار إلى البلاد بتنصيب إدارة تكنوقراط غير حزبية. ومن المؤسف أن هذا الجهد، على النقيض من تحركات شريف في باكستان، لم يسفر عن تحفيز عملية إنشاء نظام سياسي أكثر استقرارا.

وفي مصر، لا يزال أنصار الرئيس امنتخب ديمقراطياً محمد مرسي من جماعة الإخوان المسلمين يقاتلون قوات الجيش والقوات الأمنية، التي خلعته في شهر يوليو/تموز. ومع عجز المعارضة الليبرالية الواضح عن إنشاء منظمة سياسية قادرة على تحدي الإخوان ضمن إطار معترف به ــ ودعمها إلى حد كبير للانقلاب العسكري ــ فإن مصير مصر أصبح على نحو متزايد متوقفاً على التحركات في الشارع. وحتى في تركيا، حيث سيادة القانون أقوى نسبياً والدستور أكثر رسوخا، فشلت المعارضة في تنظيم حزب سياسي ذي مصداقية ويتمتع بدعم شعبي واسع.

وبفضل الجهود التي تبذلها حكومة شريف، أصبح لدى باكستان الآن أحزاب سياسية ناضجة، وهي تتنافس في انتخابات منتظمة؛ وسلطة قضائية مستقلة قادرة على الدفاع عن الدستور؛ ومؤسسة عسكرية تقبلت كما يبدو السيطرة المدنية عليها. وبعد ما يقرب من سبعة عقود من الاضطرابات فقد تخدم باكستان قريباً كنموذج للبلدان الإسلامية الكبيرة الأخرى.

ترجمة: مايسة كامل          Translated by: Maysa Kamel

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شهيد جاويد بركي وزير المالية الباكستاني ونائب رئيس البنك الدولي سابقا، ويشغل حالياً منصب رئيس معهد السياسة العامة في لاهور.


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Reining in the Military in Pakistan

The State of US-Pakistan Relations

South Asia: Issues in Focus


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