Le Président zambien ordonne l’exécution d’introuvables “Rebelles”

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President Michael Sata
President Michael Sata, Zambia’s Commander-in-Chief. Photo courtesy of Zambian Watchdog.

Il demeure toujours difficile de confirmer l’existence de l’Armée de Libération Barotse [Barotse Liberation Army], la soi-disant branche paramilitaire de divers groupes appelant à la sécession de la Province Occidentale de Zambie. Cependant, si on en croit l’ordre intimé par le Président Michael Sata à l’armée de tuer les activistes rebelles [en anglais], l’organisation est considérée comme une sérieuse menace pour la sécurité nationale de la Zambie.

Le 30 novembre 2012, l’ordre est tombé après que fut diffusée l’information que les rebelles étaient en train d’enrôler d’anciens soldats et policiers dans l’Armée de Libération Barotse. Dans un discours prononcé lors de la remise de diplômes du Collège de l’Etat-Major de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe [SADC], Sata a dit :

A Lukulu (Province Occidentale), des gens ont formé un groupe appelé Armée de Libération Barotse, et ils recrutent du monde. A ce jour, j’ai connaissance qu’ils ont recruté 276 personnes. Ils recrutent d’anciens officiers de l’armée et de la police, et d’anciens braconniers qu’ils veulent monter contre nous, et nous devons nous préparer. Et vous, le Commandement de l’Armée, je vous ai déjà dit que j’ai besoin d’avions pour lever les troupes, sinon comment pourrais-je transporter les troupes jusqu’à Lukuku ?

Dans une critique à peine voilée du manque de préparation de l’armée et de sa soi-disant tolérance des troubles dans la région, Sata a ajouté :

Nos soldats passent des diplômes mais la plupart ne tireront pas un coup de feu entre leur incorporation et leur retraite… parce que c’est une chose de s’entraîner, c’en est un autre que d’y aller et d’agir. Vous avez besoin d’être bien entraînés pour défendre ce pays.

Sur un groupe Facebook, Zambian Voice, Isikanda Wamulwange a dit l’inquiétude [en anglais] que lui inspire l’appel du Président Sata :

Si on utilise la force militaire contre les soi-disant “rebelles” de la Province Occidentale, cela ne risquerait-il pas de mener à la guerre civile ? N’y a-t-il pas de meilleur moyen pour régler ce prue.

Chileshe Tayali a répondu [en anglais] dans la même discussion :

L’éclat du Président n’est sûrement pas la meilleure manière de résoudre le conflit avec le BRE [Barotse Royal Establishment]. Il déclare la guerre en public. Je trouve ses directives très imprudentes.

Une publication internet locale, the Barotse Post, rapporte [en anglais] que les soldats envoyés dans la zone se sont retirés sans avoir trouvé le moindre rebelle :

Les troupes zambiennes ont commencé à battre honteusement en retraite de Lukulu le dimanche 2 décembre 2012, sans avoir pu trouver les activistes imaginaires de l’Armée de Libération Barotse. On a vu s’envoler quatre hélicoptères avec quelques-unes des forces spéciales qui avaient été envoyées à ce qui s’est avéré une chasse au canard sauvage. Afin de sauver la face, le Ministre de la Défense honteux et confus a mendié auprès des habitants des informations sur l’Armée de Libération Barotse. Cela ne fait qu’illustrer combien le gouvernement zambien peut paniquer quand il s’agit de la question Barotse.

La même publication a accusé le gouvernement zambien de monter de fausses accusations de toutes pièces contre le peuple Barotse:

Il n’y a pas si longtemps, le peuple zambien a dû avaler que le Mouvement pour la Liberté Barotse [Barotseland Freedom Movement] de Kaoma recrutait du personnel militaire à la retraite. Cette allégation a été récemment suivie par une autre bien perverse, à la suite de la démission de Clément Sinyinda de son poste de Ngambela [Premier Ministre] du Barotseland, que quelques Lozi [NdT: les Lozi appartiennent au groupe Barotse] à Senanga et Sesheke l’avaient organisée pour détrôner le Litunga [le roi]..

Les appels à la sécession de la Province Occidentale [en anglais] se sont mis à chauffer dans les dernières années face aux agissements des gouvernements zambiens successifs qui ont ignoré l’Accord du Barotseland de 1964 [en anglais] unissant la région au reste de la Zambie lors de l’indépendance de 1964.

En tant que chef de l’opposition, Sata avait promis la restauration de l’accord [en anglais] dans les 90 jours suivant son investiture, mais, de façon surprenante, il a désormais adopté une posture belliqueuse, et il semblerait qu’aucun dialogue ne pointe à l’horizon.


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